Lorsqu’on classe un site naturel en zone protégée, la logique veut qu’on s’en occupe sérieusement pour assurer sa protection en effectuant périodiquement des contrôles afin de le préserver, la logique veut également qu’on effectue dans la zone en question des recherches afin de découvrir les secrets de la nature et enrichir les connaissances scientifiques, comme ça se passe dans les pays qui respectent à la lettre les décisions prises.
Hélas, ce n’est malheureusement pas le cas chez nous, lorsqu’on classe un site en une zone protégée, ce n’est que sur papier qu’elle est classée, ainsi sur le terrain, la réalité est amère, à titre d’exemple, nous ne citerons que deux cas, à savoir les îles Habibas et le lac Telamine.
En effet, l’état de ces deux sites naturels laisse à désirer, pour ne pas dire scandaleux, pour ce qui est des îles Habibas, classées zone protégée sur un rayon de 3 kilomètres afin de permettre la reproduction de poissons et afin de protéger la faune et la flore, deux baraques (cabine en préfabriquée ) fraichement installées, servant d’abri pour les agents éco-garde afin de leur permettre d’accomplir leur mission de surveillance dans de bonnes conditions, sont vides et vandalisées, le seul agent que nous avons trouvé sur place, jeudi passé, n’est autre que le gardien du phare.
Dire que l’île est surveillée ou protégée est un bien gros mot, la pêche à la ligne et sous-marine sont pratiquées par plusieurs braconniers (voir photo ) qui non seulement enfreignent la loi, mais agressent également la nature en polluant le site par les déchets qu’ils abandonnent sur place à leur départ, où sont les agents éco-garde et que devient le qualificatif de zone protégée. Pour en savoir plus sur la question, nous avons pris attache avec Monsieur Mekakia, directeur de l’environnement de la wilaya d’Oran, lequel a été surpris et affecté par notre récit, sur la situation qui prévaut sur ces îles et lequel nous a assuré qu’il communiquera ces informations à sa tutelle avant de nous révéler que le site en question et bel et bien une zone protégée et que sa gestion dépend du commissariat national du littoral du ministère de l’Environnement.
«C’est le commissariat national du littoral qui a la charge de la gestion des îles Habibas, en principe il existe sur site des agents éco-garde, sur place qui ont pour mission de surveiller cette réserve naturelle, contre les intrus, ces mêmes agents sont formés pour la surveillance de la flore et de la faune», a tenu à préciser notre interlocuteur, malheureusement lors de notre visite ces agents n’y étaient pas, l’île était occupée par des braconniers pour ce qui est du lac Telamine classé Ramsar depuis 1975 et lequel reçoit des milliers d’oiseaux migrateurs de diverses espèces, et ce à longueur d’année, sert de décharge sauvage et les premiers qui l’ont transforme ainsi, ne sont autres que les communes voisines avant que le centre d’enfouissement technique de Hassi Bounif n’ouvre ses portes, c’est-à-dire ceux qui étaient censés de protéger le site en question ont été les premiers à le souiller.
A Bekhaitia