A 10h, des centaines d’étudiants venus de plusieurs wilayas du pays ont tenté de forcer le cordon sécuritaire et sortir de l’hôpital Mustapha-Pacha pour rallier le siège de la Présidence, à El-Mouradia.
La marche à laquelle ont appelé hier les étudiants en pharmacie et chirurgie dentaire, a été violemment empêchée par les forces de l’ordre. A 10h, des centaines d’étudiants venus de plusieurs wilayas du pays ont tenté de forcer le cordon sécuritaire et sortir de l’hôpital Mustapha- Pacha pour rallier le siège de la Présidence, à El-Mouradia. Les manifestants, soutenus par les médecins résidents et étudiants en sciences médicales se sont confrontés à un dispositif policier hermétique. La manifestation tourne aux affrontements entre policiers et étudiants au niveau de cette structure hospitalière. Plusieurs étudiants (une dizaine selon les organisateurs) ont été blessés lors des échauffourées.
Les forces de sécurité ont assiégé les étudiants à l’intérieur de l’hôpital afin de les empêcher d’organiser leur marche. La Coordination nationale des étudiants en pharmacie (Cnep) qui a lancé cet appel à la marche compte ester en justice la direction de l’hôpital qui a autorisé, selon les organisateurs, les forces de l’ordre à pénétrer à l’intérieur de ce CHU.
Après plusieurs tentatives de forcer le passage, les étudiants ont transformé leur marche en un rassemblement. Munis de banderoles, pancartes, cartons rouges, les manifestants ont crié pendant plusieurs heures leur désarroi. «Cher président, Harraoubia est un menteur», «On est des docteurs et pas des vendeurs», «Dentistes pharmaciens abattus, réviser le statut», sont, entre autres, les quelques slogans scandés en chœur par les étudiants. A 15h, les étudiants ont regagné la Fac centrale. Les manifestants, beaucoup moins nombreux que la matinée, ont tenté d’improviser une marche. Mais en vain. Les forces de l’ordre, postés en force aux alentours de la place Audin, ne leur ont laissé aucun passage. La marche vire, encore une fois, en un rassemblement. Aucun incident n’a été signalé, contrairement à ce qui s’est passé durant la matinée. En grève depuis le 28 février dernier, les étudiants en pharmacie et en chirurgie dentaire comptent aller jusqu’au bout dans leur mouvement de protestation. Le spectre de l’année blanche qui plane sur leur année universitaire est loin d’entamer leur moral. Ils comptent reconduire prochainement la même action devant le Palais du gouvernement.
«Nous avons pris la décision de maintenir la cadence de la contestation jusqu’à satisfaction concrète de nos revendications», peste un étudiant. «Nous sommes là pour dire au ministre que nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Nous n’arrêterons pas notre grève tant qu’il n’y a pas de décision concrète», indique un délégué de la Cnep. Ce dernier rappelle que leurs revendications portent sur le diplôme de doctorat, la réforme du système d’enseignement en pharmacie et en chirurgie dentaire et la classification de ce corps à la catégorie 16 au lieu de la 13. «Après cinq ans d’études nous n’avons qu’un simple diplôme, sans aucun autre titre», déplore un autre délégué.
Les étudiants en grève réclament aussi des stages de formation et l’augmentation du nombre de postes en résidanat. A cela s’ajoute la nécessité d’ouvrir des facultés de pharmacie et de chirurgie dentaire au lieu de départements et l’intégration de la pharmacie industrielle comme spécialité et la création de la faculté de pharmacie. Vers 16h, les étudiants des deux départements, pharmacie et chirurgie dentaire, ont décidé de se disperser dans le calme, en promettant de revenir à la charge dans les prochains jours.
Par Hocine Larabi