Une dépendance alimentaire plus accrue d’ici à 2050, Des projections alarmantes sur l’agriculture

La dépendance alimentaire de l’Algérie s’accroîtra dans les années à venir. C’est là une nouvelle récemment rendue publique par l’Institut français de la recherche agronomique (INRA). L’information se conjugue aux propos de l’expert économique Bachir Messaitfa pour oeuvrer davantage dans le créneau agricole.

L’Algérie fait aujourd’hui face au défi pour pérenniser sa sécurité alimentaire. Alors que le créneau agricole a longtemps été abandonné en recourant à chaque fois à l’importation, nous devons payer une lourde facture de 14 milliards de dollars. A l’heure actuelle et devant la conjoncture mondiale due à la baisse des cours du pétrole naissent des inquiétudes sur le devenir du panier national.

«Il existe une large marge de manoeuvre à valoriser par l’Etat pour promouvoir l’investissement agricole, atteindre les normes requises fixées entre 20 et 25% en termes de contribution du secteur de l’agriculture au développement du produit intérieur brut (PIB), établi actuellement à 8%», a indiqué l’expert algérien en économie Bachir Messaitfa, jeudi depuis la wilaya de Ain Defla.

Des programmes de grande envergure ont été initiés par l’Etat comme le projet de 1 million d’hectares irrigués, déjà élaboré durant l’actuel plan quinquennal qui prendra fin en 2 019. Un programme qui se dessine dans un cadre bien défini pour contribuer à l’économie nationale et réduire le coût de cette dépendance aux hydrocarbures. A ce sujet, il faut savoir qu’au moment où plusieurs efforts sont consentis, l’accaparement du foncier agricole de manière formelle et informelle continue.

LG Algérie

«L’Algérie enregistre une consommation annuelle de près de 8 milliards de dollars de blés, dur et tendre, dont 3,5 à 4 tonnes importés de pays de l’Union européenne, où le prix du blé est le plus élevé par rapport aux marchés mondiaux, alors que notre pays renferme des surfaces céréalières de 8 millions hectares, dont un million d’hectares de terres irriguées sur une surface arable de 58 millions d’hectares », a soutenu l’économiste.

Toujours selon lui, la consommation nationale en lait et produits laitiers dépasse de très loin notre production, cette dernière ne représente que 0.8% sur un total de 5 milliards de litres. Un constat alarmant dans un contexte de baisse des recettes du pays en hydrocarbures.

Une matière indispensable, et malgré cela plusieurs cas de vaches laitières importées ont fini à l’abattoir, a rapporté la presse nationale dans un temps passé. Un rapport français tire la sonnette d’alarme L’Institut national français de la recherche agronomique (INRA) a rendu public, fin du mois dernier, un rapport alarmiste sur la dépendance alimentaire des pays de l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à l’horizon 2050. «Une région chaude et en géopolitique déjà complexe, qui verra sa dépendance augmenter en 50% en Afrique du Nord», a indiqué le rapport. Un document qui accentue la gravité des menaces qui entourent notre économie nationale, dans son volet sensible, celui de la nourriture.

«Cette région est le miroir grossissant des défis alimentaires mondiaux, un baromètre des compétitions auxquelles participent les grands acteurs agricoles de la planète», est-il souligné dans un extrait du rapport, dans lequel plusieurs agronomes, économistes et politologues ont contribué pour analyser les composantes du système alimentaire de cette région.

Au même titre que le rapport l’a indiqué, le boom démographique que nous connaissons, également en Algérie avec une population de 40 millions, ce même chiffre risque d’augmenter en l’absence de politique démographique claire ayant pour objectif de freiner cette dépendance et oeuvrer pour une autosuffisance alimentaire.

L’Algérie a accusé un retard énorme dans le créneau agricole, et en cause la politique de «la nourriture contre le pétrole» qui a été suivie plusieurs années durant, et ce, quand le baril touchait des records dans les marchés mondiaux, une voie moins envisageable à l’heure actuelle.