Le patronat français sort le cheval de Troie
Une importante délégation, constituée de chefs d’entreprises français, effectuera une visite de travail du 22 au 24 de ce mois en Algérie.
La délégation du patronat français sera conduite par Mme Parisot, présidente du MEDEF, accompagnée par M. Yves-Thibault de Silguy, Président de VINCI et Président du Conseil de chefs d’entreprise France-Algérie de MEDEF International. La France, premier fournisseur de l’Algérie, se positionne en leader avec 16,9% de parts de marché au 1er semestre 2009.
La France y exporte presque 50% de plus que la Chine (11,2%) et l’Italie (10,9%), respectivement deuxième et troisième fournisseurs, au coude-à-coude. La progression constante des exportations chinoises est à signaler : 11ème fournisseur de l’Algérie en 2000, la Chine est devenue le 3ème à partir de 2006 et dépasse provisoirement l’Italie au 1er semestre 2009.
Suivent ensuite l’Espagne, l’Allemagne et la Turquie, dont les exportations vers l’Algérie sont en nette progression. A contrario, les États-Unis ont perdu une place au 1er semestre 2009 par rapport à la même période en 2008, et leur part de marché tend à diminuer depuis 2007.
Premier partenaire commercial de la France sur le continent africain et troisième hors OCDE, l’Algérie demeure un partenaire de premier plan. Les exportations hexagonales vers l’Algérie ont représenté, en 2008, 37% de celles expédiées vers l’ensemble du Maghreb (Egypte incluse) et ont été supérieures à celles vers la Suède, le Brésil, le Canada ou l’Inde. Donc, l’Algérie est en 2008, le 14ème client de la France (gagnant deux places par rapport à 2007) et le 18ème fournisseur.
les échanges bilatéraux entre la France et l’Algérie avoisinaient à peine 3 Mds EUR en 1996. Ils ont plus que doublé en dix ans et plus que triplé en douze ans. Atteignant un pic à 8 Mds EUR en 2005 et 2006, ils ont légèrement chuté à 7,3 Mds EUR en 2007 en raison de la baisse des importations.
Néanmoins, ils ont vigoureusement remonté en 2008 (+41%) pour dépasser le seuil record des 10 Mds EUR (10,3). L’accroissement en valeur de nos exportations à 4,8 Mds EUR (+54%) s’explique par l’effet cumulé du retour à la normale, en termes de volume, des achats de pétrole brut après la contraction de 2007 (-18%) et de la hausse des prix des hydrocarbures sur l’année (+33% en moyenne annuelle), qui ont représenté la majorité des importations hexagonales en provenance de l’Algérie.
Les exportations françaises, quant à elles, se sont accrues de 32% à 5,5 Mds EUR, soutenues en particulier par la vente de produits agricoles, de produits de l’industrie automobile et d’équipements mécaniques.
Les importations françaises en provenance de l’Algérie sont composées à hauteur de 96% par les hydrocarbures (gaz naturel et pétrole non raffinés). Elles ont connu une hausse de plus de 50% en 2008 par rapport à 2007, due notamment à la reprise des volumes importés- mais aussi aux montants inédits -atteints par le cours des hydrocarbures durant le premier semestre 2008.
Les exportations françaises sont relativement diversifiées. Catégorie en tête des exportations hexagonales vers l’Algérie, les biens d’équipements sont en progression de 26% en 2008 par rapport à 2007.
Constitués principalement d’équipements mécaniques et d’équipements électriques et électroniques, ce premier poste d’exportation représente 1,45 Md EUR en 2008. Arrivent en deuxième position les produits agricoles et de l’industrie agroalimentaires avec 1,2 Md EUR en 2008.
On observe une forte progression (+110%) des produits agricoles, liée en partie à la forte hausse des prix importants en Algérie. Viennent ensuite les biens intermédiaires qui représentent en 2008 près d’1 Md EUR.
Composés pour les deux tiers des produits chimiques et métaux, les biens intermédiaires connaissent une tendance haussière supérieure à 20% sur l’année 2008 par rapport à 2007. Enfin, immédiatement derrière, se rangent les produits de l’industrie automobile (+23% en 2008 par rapport à 2007) avec 823 M EUR et les produits pharmaceutiques et cosmétiques (707 M EUR, +23% en 2008 par rapport à 2007).
La hausse des exportations hexagonales vers l’Algérie- a non seulement permis à la France de maintenir une position bilatérale commerciale excédentaire-, mais aussi de stabiliser sa part de marché à hauteur de 16,5% au 31 décembre 2008 (16,9% au 1er semestre 2009) dans un contexte de fort accroissement des importations algériennes. Donc, les résultats 2008 marquent un réel progrès avec une augmentation absolue des exportations françaises de l’ordre de 1,9 Md USD (seule l’Italie fait légèrement mieux).
Sur la période 1998-2007, l’Algérie a reçu près de 9 Mds USD d’investissements directs étrangers en termes de flux cumulés, provenant majoritairement des Etats-Unis à la première place, devant la France puis l’Espagne et l’Egypte pratiquement à égalité.
Les quatre grands investisseurs traditionnels d’IDE ont fourni, à eux seuls, près de 60% de la totalité des flux entrants entre 1998 et 2008. La croissance observée depuis 2003 en termes d’IDE entrants en Algérie s’est accélérée en 2006. En 2007, la tendance s’est ralentie, plafonnant à 1,7 Md USD.
L’accélération de ces dernières années illustre l’attractivité croissante du pays et son fort potentiel de marché, malgré la persistance d’obstacles importants : instabilité réglementaire, difficultés d’accès au foncier industriel, faiblesse du système de formation, secteur bancaire peu efficient, manque de protection de la propriété industrielle, lourdeurs bureaucratiques…
Parmi les quatre grands investisseurs traditionnels en Algérie, la France est le seul pays dont les investissements ne sont pas concentrés dans un ou deux secteurs à forte valeur ajoutée, tels que l’exploitation des hydrocarbures, les télécommunications ou encore le BTP.
Ainsi, la France constitue de loin le premier investisseur hors-hydrocarbures en Algérie. Les entreprises de l’hexagone participent ainsi à la diversification et à la mise à niveau de l’économie algérienne. La présence française en Algérie est constituée d’environ 400 implantations (+ 177% par rapport à 2004), représentant plus 35.000 emplois directs et 100.000 indirects.
La diversité des investissements français témoigne de l’engagement sur le long terme des entreprises françaises en Algérie. Ainsi, la critique récurrente de la « frilosité des investisseurs français » traduit davantage l’expression de fortes attentes vis-à-vis des partenaires français, que la réalité.
Kezoul.L