Une délégation du FCE chez le Premier Ministre Hamiani : « Ouyahia a été attentif à nos remarques »

Une délégation du FCE chez le Premier Ministre Hamiani : « Ouyahia a été attentif à nos remarques »

Le Premier ministre a invité le Forum des chefs d’entreprise à participer au cadre du dialogue avec les pouvoirs publics comme la tripartite.

“Nous sommes satisfaits. Nous avons trouvé une capacité d’écoute importante”. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, semble avoir convaincu la délégation du Forum des chefs d’entreprise qu’il a reçue jeudi. Le président du FCE, M. Hamiani, contacté, jeudi, par téléphone, ne le cache pas. “M. Ouyahia a été attentif et réceptif à toutes nos remarques”, nous a-t-il affirmé. La rencontre qui a duré environ trois heures a traité de la question du foncier, du crédit documentaire, du financement des entreprises et de l’ouverture commerciale.

Le président du Forum des chefs d’entreprise a exposé au Premier ministre les préoccupations des membres de son association. Sur le foncier, le FCE a notamment relevé les anomalies liées à la procédure de la vente aux enchères, sur laquelle l’association a émis des réserves. Sur le financement des entreprises, il a surtout plaidé pour l’octroi aux entreprises de crédits à long terme. M. Hamiani souligne qu’il est, en effet, de plus en plus difficile pour les entreprises d’amortir sur une durée de 5 ans des volumes d’investissement de plus en plus importants.

Il faut donc traduire des périodes relativement longues de maturation. La disponibilité d’importantes liquidités au niveau des banques, la mise en œuvre rapide des fonds régionaux d’investissement devraient rendre possible maintenant l’octroi de crédits sur un plus long terme. Le président du FCE se dit aussi globalement satisfait de l’enrichissement du système financier par la création de sociétés de capital risque et de leasing qui pourraient apporter un plus aux entreprises sur le plan du financement. Concernant le crédit documentaire, le Premier ministre a été radical et ferme sur le maintien de ce mode de financement des importations, pour des raisons de transparence et de traçabilité des opérations.

Pour autant, le Premier ministre s’est montré disponible à discuter de toutes les meures à même de faciliter aux entreprises de production, la mobilisation des financements, dans le cadre du crédit documentaire.“Plus concrètement, on devrait rencontrer, début janvier, le ministre des Finances pour étudier avec ses services les aménagements et services qui peuvent être accordés à l’entreprise algérienne par rapport au financement des importations de matières premières et de pièces de rechange, avec le souci de faciliter au maximum la mise en œuvre du crédit documentaire”, nous a précisé M. Hamiani.

Le président du Forum des chefs d’entreprise a évoqué aussi la politique industrielle, en relevant trois soucis jugés importants par l’association. Le premier : quelle est la place du secteur privé dans le plan quinquennal 2009-2014 ? Qu’est-ce qui est attendu de la PME-PMI ? La deuxième préoccupation est que la croissance est portée par la dépense publique. Le FCE souhaite que la PME soit intégrée, soit en intervenant en binôme ou en sous-traitant avec les groupes étrangers qui seraient bénéficiaires de contrat.

Le président du FCE a saisi des propos du Premier ministre la volonté de l’État d’accorder une place particulière au renforcement des capacités de production de l’entreprise algérienne qui va bénéficier d’une mise à niveau. Cette mise à niveau, qui sera pilotée par le Premier ministère, va concerner 20 000 PME/PMI sur cinq ans, “avec une bonne dotation budgétaire”.

Mais pour M. Hamiani, il faut la compléter par une série d’actions à même de renforcer l’entreprise algérienne, entre autres la facilité d’accéder au foncier, bonification du taux d’intérêt…

Le FCE a souhaité aussi qu’une évaluation soit faite sur l’ouverture commerciale, avec l’Union européenne, mais également avec la grande zone de libre-échange arabe. Le Premier ministre a invité le FCE à participer activement à cette politique de proximité avec les pouvoirs publics, en intégrant le cadre actuel de la “tripartite” qui, à l’avenir, prendra en charge l’ensemble des préoccupations des entreprises.

Par : Meziane Rabhi