Malgré les tensions bilatérales persistantes, une trentaine de députés français sont attendus ce mercredi à Alger, d’après les informations du Figaro, afin de participer aux commémorations des massacres du 8 mai 1945 perpétrés à Sétif, Kherrata et Guelma.
Un déplacement qui va faire grincer les dents. La délégation, majoritairement constituée d’élus de gauche et de centre, prendra part aux commémorations officielles des massacres du 8 mai 1945 à Alger, avant de se rendre samedi à Sétif, ville où, comme Guelma et Kherrata, la France coloniale a commis des tueries.
Le 80ᵉ anniversaire des massacres du 8 mai, qui ont coûté la vie à 45 000 personnes lors de manifestations violemment réprimées par la politique coloniale de la France en Algérie, est commémoré cette année. Laurent Lhardit, président du groupe d’amitié France – Algérie à l’Assemblée nationale française et participant à ce voyage, a déclaré à AFP « que ce déplacement symbolique s’inscrit dans l’amitié franco-algérienne et du travail de mémoire« .
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Une trentaine d’élus français attendus ce mercredi en Algérie
Sabrina Sebaihi, députée écologiste d’origine algérienne, a affirmé en cette occasion que : « là où le gouvernement est peut-être bloqué, la diplomatie parlementaire, elle, continue de fonctionner« . D’ailleurs, elle a ajouté que « des deux côtés, il y avait cette volonté que cette délégation se fasse« , soulignant l’attribution des visas et l’accord de l’Algérie pour la venue des élus français.
Parallèlement, le député centriste Raphaël Daubet estime que la reprise du dialogue franco-algérien « passe d’abord par la reconnaissance de ces massacres« .
Parmi les noms qui figurent dans la liste de cette délégation : les députés socialistes Laurent Lhardit et Fatiha Keloua Hachi, la députée de Paris Danielle Simonnet, le président du groupe communiste à l’Assemblée française Stéphane Peu et le député Belkhir Belhaddad.
France – Algérie : « la situation est bloquée » selon Paris
Cette initiative contraste avec le discours tenu par Paris mardi. En effet, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé sur RTL que la situation reste « bloquée », pointant directement « la responsabilité des autorités algériennes ».
Un indicateur majeur de cette crise est l’absence prolongée de l’ambassadeur français, notamment Stéphane Romatet, qui n’a pas regagné son poste à Alger depuis sa convocation à Paris mi-avril pour consultation.
Cette situation fait suite à une série d’événements diplomatiques tendus, notamment la détention d’un agent consulaire algérien en France suite à l’affaire d’Amir DZ, mais aussi le refus d’Alger de la liste, présentée par Paris, de 60 ressortissants à expulser et de la décision de Paris et d’Alger d’expulser des agents consulaires.
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