Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a reçu récemment les membres du bureau de l’Observatoire national de la santé et des droits du malade (ONSDM), présidé par Abdelmadjid Si Bachir, qui ont tenu à lui apporter leur soutien quant aux réformes engagées pour tenter de sortir le secteur de son profond marasme.
Les militants de l’association sont sortis de la réunion visiblement rassurés par l’engagement pris par le ministre de s’attaquer aux vrais problèmes du secteur. “Nous avons cru comprendre que le laxisme et les dépassements, qui ont été érigés en norme, ne seront plus tolérés à l’avenir”, tient à témoigner M. Si Bachir qui estime, à l’occasion, qu’“il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’un soudain accès de naïveté, mais de l’intime conviction que les choses sont sur le point de bouger dans le bon sens”. Les membres de l’observatoire semblent également ravis par le discours tenus lors de cette réunion par le ministre de la Santé. “Nous avons été heureux d’entendre, enfin, les plus hautes autorités sanitaires du pays déclarer ce que nous ne cessons de répéter depuis des années : il ne peut y avoir de véritable politique sanitaire sans l’implication des toutes les forces sociales”, indique le président de l’ONSDM. Les membres de l’association gardent, en effet, espoir que les choses vont cette fois-ci réellement bouger avec les annonces faites par le ministre et les sanctions prises récemment contre les responsables de certaines structures hospitalières pour négligences. “On ne peut raisonnablement continuer à soutenir que la santé de nos concitoyens se résume à une simple question de moyens matériels et financiers. Les milliards de dinars jetés dans des services qui n’ont de médicaux que le nom sont là pour nous le prouver”, constate l’association, estimant qu’“aucune stratégie ne devrait être déployée ou même envisagée sans réunir autour d’une même table les mouvements associatifs qui, dans leur diversité, sont l’expression d’une dynamique profonde”. Les membres de l’observatoire lancent, à l’occasion, un appel à tous les professionnels de la santé “à plus de modération et de retenue” pour, expliquent-ils, contribuer à la réussite des réformes engagées par les autorités dans le secteur. “Notre Observatoire de la santé et des droits du malade appelle à un moratoire sur les revendications corporatistes. À travers un débat franc et sincère, les autorités sanitaires, les professionnels de la santé et les représentants des malades pourraient s’entendre pour mettre entre parenthèses leurs différends pendant une période de deux ou trois ans, le temps de permettre à cette nouvelle équipe d’assainir le secteur de la santé”, propose l’ONSDM. Cet appel sera-t-il entendu par les concernés ?