Des pourparlers officiellement engagés avec la Suisse sur l’affaire Nezzar

Des pourparlers officiellement engagés avec la Suisse sur l’affaire Nezzar
des-pourparlers-officiellement-engages-avec-la-suisse-sur-laffaire-nezzar.jpg

Discrètement, loin  des feux de la rampe et des bruits de l’actualité quotidienne, l’affaire du général à la retraite Khaled Nezzar et de ses soucis judiciaires avec le Tribunal fédéral pénal (TPF) helvétique fait l’objet de pourparlers engagés officiellement entre des responsables algériens et leurs homologues suisses.

Le concerné, poursuivi rappelle-t-on pour «crimes de guerre et crimes  contre  l’humanité» du  temps où il était ministre de la Défense au début des années 90, nous a confirmé hier que les négociations se poursuivent entre des officiels  des  deux capitales, Alger et Genève. «Une délégation  d’officiels algériens  de haut niveau  s’est rendue  récemment en Suisse  pour rencontrer les responsable de  ce  pays. Elle est rentrée à Alger il y a deux à  trois jours»,  nous a indiqué Khaled Nezzar.  En dépit de notre insistance pour en savoir plus sur l’issue de cette rencontre, ce dernier s’est  contenté  de répliquer que «les résultats sont encore loin de ceux escomptés».



Concernant la composante de la délégation  algérienne à laquelle il  joint le qualificatif de «haut niveau», le général à la retraite a répondu qu’elle comprend entre autres deux directeurs du ministère des  Affaires étrangères, sans plus. Des propos qui confirment d’une part que l’Etat algérien a fini par désigner des responsables relevant du cercle diplomatique pour servir d’interlocuteurs  avec les autorités helvétiques et d’autre  part,  que les deux  parties ont officiellement engagé des pourparlers.

En ce sens, il y a lieu de rappeler que les autorités suisses ont confirmé avoir reçu le mois dernier une note de la diplomatie algérienne contestant la décision de poursuivre Khaled Nezzar. Le  général à la retraite conteste lui-  même l’accusation pour laquelle le tribunal helvétique entend le poursuivre. Dans l’une de ces déclarations rapportées par Le Temps d’Algérie, il a déjà indiqué que ces mêmes  accusations ne sont que «l’œuvre de  quelques ONG qui veulent s’offrir les têtes d’officiels  algériens».

LG Algérie

Outré, Nezzar a aussi réfuté l’idée d’être derrière l’assassinat de quiconque  durant la période où il était  ministre de la Défense,  correspondant  au début de la  folie  intégriste qui a ruiné le pays dix années   durant. «Je  n’ai  pas tué de gens», avait-il clamé.   Hier  encore,  le général  à la retraite  a soutenu que la justice suisse  se trompe de contexte. «La  justice  suisse  démarre d’un faux contexte. Elle évoque une guerre civile, ce qui n’est pas le cas». Il  poursuit en affirmant que l’objet de la plainte déposée contre lui est exagéré, voire scandaleux.

Les autorités suisses «embêtées» Khaled Nezzar assure aussi que les autorités suisses sont dans la gêne depuis que le Tribunal pénal fédéral (TPF) a mis en exergue la possibilité de le poursuivre par le biais d’une décision prise le 25 juillet dernier. «Les autorités suisses sont embêtées par une telle décision», nous a  affirmé l’ancien ministre de la Défense aujourd’hui âgé de 74 ans.

A Genève, les responsables helvétiques sont dans la  même position affichée par  nombre de partis politiques à Alger, à savoir que l’affaire Nezzar est susceptible d’empoisonner  les  bonnes  relations bilatérales existant entre les deux  pays. Khaled Nezzar aspire quant à lui  qu’à travers les pourparlers désormais engagés entre les responsables des deux  pays, l’on parvienne  à «un classement mérité et non  imposé de  son affaire».

Karim Aoudia