«La directive de M.Belkhadem est tombée comme une sentence pour la plupart des cadres»
Alors qu’ils ont commencé à comploter depuis plusieurs mois pour présider les têtes de listes, les cadres du FLN se retrouvent subitement écartés de la course.
Le FLN n’en finit pas avec les mécontents et cette fois-ci ils sont de gros calibre. Il s’agit des ministres. En effet, la mise à l’écart des cadres du parti de la course pour les législatives n’a pas été sans bruit. Les ministres et les membres du bureau politique du parti sont en colère. Ils ont contesté la décision de M.Belkhadem leur interdisant de se présenter aux législatives du 10 prochain.
Certains sont allés jusqu’à menacer la direction. «Certains responsables ont vivement critiqué le secrétaire général et se sont même attaqués au président de la République», affirme une source proche du parti. La même source précise que cette décision a été un choc pour les ministres et les membres du bureau politique. «La directive de M.Belkhadem est tombée comme une sentence pour la plupart des cadres», précise notre source. Alors qu’ils ont commencé à comploter depuis plusieurs mois pour présider les têtes de listes, les cadres du FLN se retrouvent tout d’un coup écartés de la course. Il faut reconnaître qu’ils étaient nombreux à vouloir se présenter aux législatives. Ministres, députés et mouhafedhs se bousculaient sur les listes de candidatures abandonnant complètement leurs engagements. La liste d’Alger a été vivement convoitée par les cadres du parti. Trois responsables étaient en concurrence pour occuper cette place. Il s’agit entre autres du président de l’Assemblée nationale, du ministre du Travail et de la Sécurité sociale et de celui de l’Enseignement supérieur. D’autres membres du bureau politique voulaient se présenter sur la liste d’Alger. Rejetés par leur propre circonscription, des membres du bureau politique se sont rabattus sur la capitale. «La plupart des membres du bureau politique veulent se présenter dans la liste d’Alger», nous confie une source proche du parti. La candidature des caciques a été vivement rejetée par le mouvement des jeunes du parti. Ce dernier a organisé plusieurs sit-in devant le siège du parti pour contester la candidature des caciques. «Nous demandons le départ des caciques et l’ouverture de la voie aux jeunes», avait déclaré le représentant du mouvement Badis Boulouidnine.
Le mouvement a même menacé d’aller vers un vote sanction si les mêmes têtes se présentaient. «Nous n’accepterons plus de cautionner les mêmes personnes», avait affirmé M.Boulouidnine en insistant qu’il est indispensable de laisser la place aux jeunes. La candidature des ministres aux prochaines élections législatives a provoqué une grosse polémique lors du vote de la loi électorale. L’article portant sur l’obligation de démissionner pour les ministres candidats a fait l’objet de controverses au sein de l’APN. Malgré le refus de certains partis, le FLN a réussi à amender cette proposition. Pourtant, la décision avait été prise lors d’un Conseil des ministres qu’a présidé en septembre dernier le président de la République.
Le chef de l’Etat est revenu à la charge en sommant le secrétaire général du FLN d’interdire à ses ministres et cadres du parti de se présenter pour laisser la place aux jeunes. L’annonce des listes de candidature le 21 mars prochain, va encore élargir le camp des mécontents au sein du FLN. Afin d’empêcher ses militants d’aller vers d’autres partis, M.Belkhadem va rendre publique la liste trois jours avant la fin du délai de dépôt des candidatures.