Une correspondance est adressée au Premier Ministre, Abdelmalek Sellal : Les agences de voyages du Sud crient leur détresse

Une correspondance est adressée au Premier Ministre, Abdelmalek Sellal : Les agences de voyages du Sud crient leur détresse

L’entame de la saison touristique saharienne a été ignorée par le ministère du Tourisme qui a éludé, également, la célébration de la Journée mondiale du tourisme

Fait inédit. L’Algérie a éludé, pour la première fois depuis son adhésion à l’Organisation mondiale du tourisme (dans les années 1970), de célébrer la Journée mondiale dédiée à ce secteur. Aucune explication n’a été fournie à ce propos par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, ministère conduit par Noria Yamina Zerhouni, qui multiplie, cependant, ses visites à travers de nombreuses wilayas du pays, sauf celles du Sud.

Au plus loin, la première responsable du secteur est arrivée à Boussaâda pour l’ouverture de l’Année académique 2014-2015 sans un réel regard sur les problèmes auxquels sont confrontées les agences de voyages activant dans le Sud et le Grand-Sud. Pas plus tard qu’il y a trois semaines, ces derniers, dont notamment ceux de Tamanrasset, ont adressé un courrier à Sellal en sa qualité de Premier ministre pour lui exposer un état de fait qui se répète pratiquement depuis quatre années consécutives sans que personne lève le petit doigt.

“Cette année encore, l’Algérie a participé au Salon du tourisme à Londres pour vendre la destination Algérie avec un focus sur le désert algérien. C’est vraiment de la foutaise”, a tenu à dénoncer un responsable d’une agence de voyages et de tourisme issue de Tamanrasset contacté par nos soins pour se prononcer sur la situation qui prévaut actuellement. “C’est le désastre”, ajoute-t-il, déplorant le silence de la tutelle qui, selon son avis, est préoccupée par d’autres priorités.

“Tout est décidé à Alger au niveau central et autant dire que rien n’est décidé. Notre tutelle ne tient pas du tout compte de nos problèmes en nous intégrant dans le débat et en tenant compte de nos suggestions”, poursuit notre interlocuteur, rappelant, à l’occasion, l’absence de vols directs et le parcours du combattant pour la délivrance des visas.

“L’encouragement du tourisme des locaux pour pallier l’absence des touristes étrangers a profité seulement à l’Onat en faisant fi de toutes les agences privées. C’est une véritable injustice qui vient s’ajouter à nos maux”, affirme notre interlocuteur. L’absence des touristes étrangers impacte l’activité touristique dans toutes les villes du Sud et du Grand-Sud à des degrés nuancés. À Tamanrasset, l’activité est à l’arrêt pratiquement dans son ensemble dans la mesure où tous les circuits sont fermés et pas uniquement l’Assekrem, et ce, pour diverses raisons pas toujours logiques.

C’est, du moins, ce qui est avancé par une grande partie des agences de voyages qui récusent l’argumentaire sécuritaire, assurant que “cela pourrait être valable pour Djanet qui a des frontières avec la Libye, mais ce n’est pas le cas pour Tamanrasset”. “Nous sommes loin de prétendre que le risque n’existe pas, mais s’il y avait dialogue, on aurait pu trouver un terrain d’entente pour éviter l’agonie de la principale activité qui existe dans la région. Si les choses sont plus ou moins meilleures dans d’autres villes, à l’image de Taghit ou de Timimoun, cela ne signifie pas pour autant que c’est la grande forme.”

“À ne pas oublier que le bivouac à Timimoun nous est toujours interdit et l’activité à Taghit est sauvée par la tenue des festivals”, indique un professionnel indigné par le fait que l’on puisse ainsi se contenter “de bricolage”. C’est d’ailleurs peine perdue aujourd’hui avec l’ouverture du Salon de l’artisanat au Palais des expositions des Pins-Maritimes (ex-Safex) qui, de l’avis des professionnels, “ne rime à rien”.

N. S.