WASHINGTON – Manger au moins un repas de fruits de mer par semaine pourrait permettre de réduire le risque de maladie d’Alzheimer chez les personnes âgées présentant le gène connu sous le nom APOE4, a révélé mardi une étude publiée aux Etats-Unis.
Toutefois, la même association n’a pas été identifiée dans le cerveau de personnes mangeant du poisson chaque semaine mais n’étant pas porteuses de ce gène, selon cette enquête publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).
Les chercheurs du centre médical de l’université de Rush ont également examiné les cerveaux des patients pour déterminer les niveaux de mercure, une substance que l’on retrouve dans les fruits de mer et qui est connue comme néfaste pour le cerveau et le système nerveux.
Ils ont découvert que la consommation de fruits de mer était associée à une augmentation de la teneur en mercure des cerveaux mais pas du montant de plaques de protéines bêta-amyloïdes ni d’agrégats de protéines tau, les signes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
Ces découvertes sont basées sur des données du Projet d’étude de la mémoire et du vieillissement, mené par ce centre médical, et au cours duquel des volontaires âgés ont rempli des questionnaires annuels sur leurs habitudes alimentaires, pendant un certain nombre d’années.
Au début de cette étude, les participants disposaient de facultés cognitives normales, mais certains d’entre eux ont par la suite développé des troubles cognitifs et des formes de démence.
Les cerveaux de 286 participants défunts de cette étude, âgés en moyenne de 89,9 ans, ont été analysés pour identifier leurs éventuelles neuropathologies, ou altérations néfastes du cerveau, telles que la maladie d’Alzheimer ou d’autres formes de démence.
« Il semble que ce soit la première étude démontrant une absence d’augmentation du risque de maladie d’Alzheimer ou de démence en conséquence du mercure au niveau de la pathologie du cerveau, et cela suggère que les fruits de mer peuvent être consommés sans inquiétude majeure pour une contamination au mercure qui diminuerait les avantages cognitifs potentiels chez des adultes plus âgés », indiquent Edeltraut Kroger et Robert Laforce , de l’université Laval au Canada, dans leur discussion sur cette étude.
« On peut continuer de considérer que manger des poissons gras aurait potentiellement des effets bénéfiques contre le déclin des facultés cognitifs, au moins chez certains adultes âgés », écrivent-ils. « La simplicité de cette stratégie est encourageante considérant l’absence de méthodes prouvées de protection contre des maladies neurodégénératives comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, autre cause de démence ».