Les appréciations des uns et des autres sont diamétralement opposées. La coalition se félicite de ce bilan qu’elle qualifie de «positif et de satisfaisant», alors que l’opposition parle d’une pire des législatures.
La septième législature tire à sa fin. La chambre basse du Parlement fait le décompte. Une conférence de presse sera animée ce matin par les représentants du président de l’APN pour mettre en exergue son bilan d’activité. S’agit-il d’un bilan positif ou négatif? Les appréciations des uns et des autres sont diamétralement opposées. La coalition se félicite de ce bilan qu’elle qualifie de «positif et de satisfaisant», alors que l’opposition parle d’une pire des législatures.
La coalition se base dans ses arguments sur le nombre des projets débattus durant cette législature qui sont importants par rapport aux précédentes législatures. «Nous sommes très satisfaits du bilan de cette législature qui a vu l’adoption de plusieurs projets d’une grande importance, tels que le projet de révision de la Constitution», a affirmé un député membre du bureau de l’APN. Au courant de cette année, l’APN a procédé à l’adoption de plus d’une dizaine de projets de loi de grande importance qui concernent l’avenir politique du pays. Le projet de révision de la Constitution, la loi sur les partis politiques, le Code électoral, la loi sur les associations sont autant de chantiers qui ont été débattus par les membres de la chambre basse durant cette législature.
Cependant, le Parlement n’a pas brillé par sa contribution à l’enrichissement de ces projets. Les projets de loi ont été adoptés sans le moindre changement dans le fond. D’ailleurs, l’opposition accuse le Parlement d’être au service du gouvernement et non pas du citoyen. Malgré la polémique suscitée par de nombreux articles et projets, les appels de la rue n’ont pas eu d’écho. Les exemples se multiplient dans la forme et dans le fond. Le dernier en date est le projet de loi de finances 2017 qui a suscité des inquiétudes auprès des partis politiques et des citoyens. Malgré les mises en garde lancées par certains partis et les syndicats, le projet a été voté comme une lettre à la poste. Idem pour le projet de loi sur la retraite. Malgré les mouvements de grèves qui ont paralysé plusieurs secteurs et les dénonciations des partis siégeant au sein de l’APN, mais en vain. Le projet d’amendement de la loi sur la retraite a failli être retransmis dans sa version originale n’était-ce l’intervention du président de la République qui a exigé de prolonger de deux ans la retraite proportionnelle.

Une décision qui a apaisé sérieusement le front social. Pour le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) qui est membre de l’intersyndicale, cet «amendement est satisfaisant sur le principe, mais pas sur le fond». «On est satisfait du fait que le président de la République réagisse par rapport aux sollicitations de l’intersyndicale», a estimé Dr Lyes Merabet. Ce n’est pas tout. Le projet portant sur le Code électoral a provoqué également une véritable crise au sein de la classe politique laquelle a contesté les articles 93 et 75 qui compliquent davantage les critères de participation des partis aux élections législatives. Un projet qui est passé comme une lettre à la poste. Ce qui renforce davantage la thèse qualifiant la chambre basse de chambre d’enregistrement.
Ce qu’il faut retenir est que cette législature n’a pas été sensible au débat au sein de la société. Le kidnapping des enfants, les scandales du Hadj et les fuites des sujets du bac ainsi que la flambée des prix des fruits et légumes et le gaz de schiste sont autant de sujets qui alimentent le débat au sein de l’opinion publique sans pour autant attirer l’attention de la deuxième chambre du Parlement. Concernant les moyens de contrôle du gouvernement, le Parlement se contente uniquement des questions orales. Durant cette législature, aucune commission d’enquête n’a été menée et ce, malgré les demandes de proposition d’enquête faites par les partis de l’opposition.