Une commission pour l’embellissement de la ville: mais à quand la propreté à Oran ?

Une commission pour l’embellissement de la ville: mais à quand la propreté à Oran ?

C’est par une annonce de la wilaya d’Oran, que nous avons appris qu’une «commission citoyenne pour l’embellissement de la ville d’Oran» avait été mise en place et avait même tenu une rencontre la semaine écoulée. Les membres de ladite commission vont se charger de projeter la ville entière vers le rendez-vous des Jeux méditerranéens de 2021, qui se dérouleront à Oran.

La candidature acquise il y a un peu plus d’un an était peut-être la chose la plus aisée, mais aujourd’hui se préparer à cet évènement méditerranéen, n’est pas aussi simple au vu de l’état des lieux.

Dans sa dénomination, la commission d’embellissement est déjà en soi un problème, alors qu’il va falloir tracer des objectifs, un programme, des projets à réaliser d’ici trois ans, mais la priorité c’est bien un autre domaine qu’il faut traiter en urgence et pas seulement pour 2021 : celui de la propreté. Malheureusement, l’hygiène n’est pas une question qui se décrète un beau matin, c’est une culture, un comportement au quotidien, avec des réflexes impliquant l’ensemble de la société. Et là, il y a du «boulot» comme on dirait vulgairement.

La ville d’Oran est à ce jour incapable de gérer la simple question de la collecte des déchets ménagers, faute d’équipements modernes et adéquats à la taille de la ville et de sa population, faute de schéma de collecte et faute de civisme des citoyens. Résultat, l’image d’Oran se décline en des tas de déchets ménagers, débordants des bacs, qui eux-mêmes sont déjà répugnants. Et cela en ville, dans les ruelles des quartiers quels qu’ils soient, dans les zones d’habitations périphériques où le moindre espace abandonné se transforme en décharge.

Plus grave, depuis des semaines, de très nombreux citoyens se plaignent d’odeurs nauséabondes des eaux usées des égouts que ce soit à la rue de la vieille mosquée, la rue Khemisti. Des amas noirâtres sont collés le long des trottoirs, toujours en ville.

Les façades de magasins encore au centre-ville sont parfois tout aussi répugnantes que les trottoirs. Des commerçants à l’évidence n’ayant pas déboursé pour un pot de peinture il y a plus de 10 ans. Marcher sur les trottoirs quand on est piéton est normal sauf à Oran, car les risques de recevoir sur la tête un bout de balcon, où de l’eau sale provenant des balcons sont grands et que dire des crachats étalés sur le sol qu’il faut éviter !

La nuit, le centre-ville voit sortir de partout des rats montant sur les bacs à ordures et Ramadhan oblige, les familles qui se baladent en soirée, en croisent systématiquement, et que dire des moustiques increvables.

Un constat non exhaustif et désespérant tant le laisser-aller a pris une ampleur terrible ces dernières années que ce soit du côté des citoyens ou des pouvoirs publics.

F. Moulay