Le secrétaire d’Etat chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaitfa, a plaidé lundi pour la création d’une commission regroupant tous les acteurs nationaux impliqués dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information statistique.
Cette commission devrait regrouper les représentants des différents départements et secteurs, mais aussi les membres de la communauté scientifique, appelée elle aussi à contribuer à l’effort de modernisation et d’optimisation du Système national de l’information statistique (SNIS), a indiqué M. Messaitfa lors d’une conférence-débat organisée à l’Université d’Alger III par l’Association nationale des économistes algériens.
Dans le même contexte, le ministre a reconnu l’absence d’un identifiant commun des faits économiques et sociaux, ajoutant que chaque institution a son propre identifiant et son propre système d’information statistique qui, parfois, diffèrent des autres.
Cette situation a pesé négativement sur la fiabilité de l’actuel SNIS, mais aussi sur la crédibilité de l’information statistique par rapport aux institutions internationales, a estimé M. Messaitfa.
Pour ce faire, la mise en place d’une banque centrale de données statistiques et l’unification de l’identifiant commun constituent les principaux défis liés à la modernisation du SNIS, souligne le ministre.
Le déficit accusé en matière d’utilisation des outils et technologies de l’information et de la communication a, dans une certaine mesure, freiné le développement d’un système d’information à la hauteur de normes internationales, a en outre relevé M. Messaitfa.
A cet effet, le département de la Prospective et des Statistiques envisage de conclure un accord avec celui de la Poste et des TIC pour accompagner la mise en place d’une banque de données pour les statistiques à l’échelle nationale, et ainsi unifier l’identifiant commun des phénomènes économiques, sociaux et culturels, a déclaré M. Messaitfa.
En parallèle, le processus de modernisation du SNIS est axé autour d’une série d’actions à savoir la réactivation du Conseil national de la statistique (CNS), le renforcement des capacités de l’Office national des statistiques (ONS), la création d’une veille nationale macro-économique, le renforcement des moyens humains et techniques du SNIS et l’engineering des idées dans un cadre méthodologique traitant la statistique existante et prévisionnelle.
Il s’agit également d’impliquer les compétences nationales issues de formations qualifiantes dans le domaine des statistique dans ce processus et de renforcer leurs capacités.
Dans ce cadre, un programme de formation encadré par l’Union européenne (UE) est en cours d’exécution pour permettre à ces compétences de mieux maîtriser la collecte, le traitement, la régulation et la diffusion d’une information statistique nationale fiable et crédible, a, par ailleurs, affirmé M. Messaitfa.
Il a enfin insisté sur la nécessité d’adopter une meilleure méthodologie en matière de traitement de l’information qui permettra à l’Algérie d’accélérer sa croissance économique.