Une cinquantaine de manifestants interpellés lors de leur sit-in Préemploi, ce contrat cache-misère

Une cinquantaine de manifestants interpellés lors de leur sit-in Préemploi, ce contrat cache-misère
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Quelque trois cents contractuels du préemploi ont manifesté hier devant le Palais du gouvernement pour réclamer leur permanisation et une cinquantaine a été arrêtée par les forces de l’ordre.

Les employés du pré- emploi sont revenus à la charge dans la journée d’hier et ont observé un rassemblement de protestation devant le Palais du gouvernement.

Initiée par le Comité des travailleurs du préemploi et du filet social affilié au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), cette manifestation a drainé environ trois cents protestataires venus de différentes wilayas du territoire national. Le chômage ainsi que toutes ces fausses solutions engagées par le gouvernement ne cessent, en effet, d’être mises à nue par des mouvements de contestation qui ne réclament pas seulement le droit au travail mais aussi et surtout une vraie stratégie d’emploi, loin de la politique d’apaisement.

En effet, le sit-in des préemploi est intervenu une journée après le rassemblement des chômeurs empêché à Oum El Bouaghi. Selon le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) «l’organisation de cette manifestation a été empêchée et annulée par les autorités locales».

LG Algérie

Comme les chômeurs qui luttent pour une intégration dans le marché du travail, les recrutés du pré-emploi remontent au créneau pour réclamer leur intégration. S’adressant aux jeunes dans une allocution prononcée devant les participants au 27e congrès arabe des Scouts, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa a appelé, avant-hier, «les jeunes à ne pas céder au sentiment de désespoir et à avoir confiance en leur capacité à construire leur pays.» M. Ould Khelifa a indiqué avoir été «chargé» par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, d’assister à l’ouverture des travaux et a souligné sa conviction que «les jeunes sont conscients et capables de se frayer un chemin vers davantage de progrès loin de tout sentiment de désespoir et en contribuant avec conviction à l’édification de leur pays». Néanmoins, les jeunes algériens ne semblent pas avoir le nécessaire pour accepter une invitation si «optimiste».

Et pour cause, les protestataires majoritairement des jeunes et des diplômés universitaires, s’insurgent contre un climat de vie et de travail «étouffant» ; «rien ne se fait correctement par les autorités publiques. On passe d’une astuce d’apaisement à une autre sans jamais admettre que cette fuite en avant et ces violations des droits des citoyens devraient s’arrêter un jour ou l’autre.

On n’achète pas une paix sociale par des mesures éphémères. Une paix, ça se travaille et nous justement on ne demande que le travail, le vrai et dans son sens le plus large !!» fulmine un jeune contestataire qui attend son intégration et qui exprime son étonnement de voir la DGSN remplacer le ministère de l’Emploi. «Franchement, c’est frappant de voir le recrutement d’autant de policiers pour lutter contre le chômage. Nous ne sommes pas dupes. J’invite nos gouvernants à faire appel à leur génie pour réfléchir au lieu de donner de fausses solutions pour de vrais problèmes», préconise encore ce jeune, visiblement agacé par la réalité de l’emploi en Algérie.

Joint hier par téléphone, le président du Comité des travailleurs du préemploi et du filet social, Mohamed Boulcina nous a indiqué qu’une «cinquantaine de protestataires ont été arrêtés par les forces de l’ordre déployées sur les lieux à l’occasion de ce rassemblement». La même source déplore que la répression soit encore la réponse réservée aux contractuels du pré-emploi et souligne que 600 000 employés demandent l’intégration de tous les bénéficiaires de contrats du préemploi et du filet social, dans des postes permanents.

Par Yasmine Ayadi