Le drapeau algérien a retrouvé son mât à Gao. Il a été hissé le 20 mai dernier, lors d’une cérémonie symbolique en présence de représentants de l’ambassade d’Algérie à Bamako (Mali).
Une cérémonie solennelle marquée par une forte émotion, compte tenu des conditions de la fermeture du consulat, le 5 avril 2012, lorsque la représentation diplomatique algérienne a été attaquée par un groupe terroriste qui a occupé toute la localité de Gao, l’une des trois importantes du nord du Mali. L’émotion atteint son comble lorsque, doucement, Abdeslam Hadjadj hisse le drapeau. Long moment d’un lourd silence qui donne la chair de poule. Enfin, le sourire : sourire porteur d’un grand message. Il s’agissait pour les diplomates algériens accrédités à Bamako de lancer un signal très fort à la fois pour les Algériens, mais aussi pour les autorités de transition maliennes, signifiant par cet acte le soutien franc de l’Algérie pour le pays qui commence à retrouver doucement sa stabilité alors que deux tiers de son territoire étaient occupés pendant presqu’une année par les différents groupes terroristes.
En hissant à nouveau le drapeau algérien à Gao, même symboliquement, cela sous-tend une volonté d’Alger de poursuivre ses efforts afin de rassurer les Maliens quant à son indéfectible soutien, particulièrement dans cette crise qui a affecté même l’Algérie. Certes, le geste est symbolique, mais il augure de cette intention d’envoyer un personnel pour reprendre normalement les activités du consulat dans cette région où il y a une forte communauté algérienne qui a subi les effets de l’occupation des islamistes.
Liberté, faisant partie de la mission de l’UFL qui a séjourné dans les régions du nord du Mali, s’est retrouvé témoin de cet événement lors duquel la dose d’émotion s’est mêlée à un certain soulagement pour la communauté algérienne établie à Gao et évidemment une certaine tristesse en pensant aux quatre diplomates algériens détenus par le groupe islamistes depuis avril 2012. Tout le monde à Gao attend, souhaite et espère les revoir.
Plus qu’un espoir, c’est une prière pour leur libération. Les membres de la communauté présents lors de la cérémonie ont bien apprécié ce geste, d’autant plus qu’ils ont souffert et souffre de la longue absence de la représentation diplomatique qui complique leur situation administrative. La représentation étant saccagée, les Algériens établis à Gao sont ainsi contraints de faire le déplacement à Bamako pour la régularisation de leur situation administrative ou alors à rester dans l’attente de la réouverture du consulat.
Un premier pas a été franchi dans ce sens avec le retour du drapeau algérien en attendant l’envoi du personnel pour occuper les lieux et reprendre les activités consulaires. Le consulat va rouvrir dès que la situation se soit stabilisée, assure-t-on. Situation qui s’améliore depuis l’intervention militaire pour libérer la région et pour assurer la sécurité. La vie a commencé à reprendre doucement avec le retour des déplacés et des réfugiés, a-t-on constaté sur place. Et compte tenu de l’importance de cet événement pour la région de Gao, la télévision malienne, l’ORTM, qui s’implique dans le processus politique du pays, a fait le déplacement pour faire un large écho au geste de l’ambassade d’Algérie en assurant sa couverture.
D. B