La Syrie a été le théâtre de violences qui a fait plus d’une centaine de morts dont plus de 70 membres des forces progouvernementales, en 24 heures seulement, à la suite d’attaques menées par des terroristes du groupe État islamique (EI).
Soixante-dix membres des forces du régime et des supplétifs ont ainsi été tués dans le centre du pays, les assauts avaient visé des points de contrôle et des positions du régime dans les provinces de Hama, où au moins 50 membres des forces du régime sont morts, et de Homs, selon les indications fournies par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui ajoute que ces provinces sont en majorité sous contrôle gouvernemental. Plusieurs terroristes ont aussi trouvé la mort, selon la même source, qui ne précise pas pour autant le bilan. “Ces derniers mois, l’EI a essuyé des revers dans les provinces d’Alep, Raqa et Hassaké face aux forces du régime et aux combattants kurdes, et il cherche maintenant à redorer son blason avec des victoires militaires sur le terrain, même limitées”, a expliqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, à l’AFP. Dans le nord-est de la Syrie, à Hassaké, c’est la minorité kurde qui a été visée lorsque 33 personnes ont péri vendredi dans un attentat suicide perpétré lors d’une fête à la veille de Norouz, le nouvel an kurde. Selon le directeur de l’OSDH, des dizaines de personnes ont également été blessées. “Trente-trois personnes ont été tuées dans l’attaque suicide de Hassaké, dont cinq enfants. Parmi les morts, beaucoup de femmes”, a-t-il déclaré, précisant que le bilan pourrait encore s’aggraver car de nombreux blessés sont dans un état grave. Il avait précédemment fait état d’au moins 20 morts. D’après M. Abdel Rahmane, dont l’ONG basée en Grande-Bretagne s’appuie sur un réseau de sources en Syrie, un attentat à l’explosif a visé un autre rassemblement dans cette ville, faisant des dizaines de blessés. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné vendredi soir les attaques perpétrées contre la minorité kurde dans le nord-est de la Syrie. Il a réitéré sa condamnation de tous les actes de violence contre des civils en Syrie et demandé que tous les protagonistes du conflit “mettent fin à leur utilisation aveugle d’armes contre les zones habitées”. Les Unités de protection du peuple kurde (YPG), qui, pour leur part, partagent le contrôle de cette province stratégique, limitrophe de l’Irak et de la Syrie, alors, que tandis l’EI contrôle plusieurs secteurs de la province, ont promis que ces crimes ne resteront pas impunis. Ces tueries surviennent dans un contexte où la Syrie est entrée dans la cinquième année d’une guerre qui a commencé comme une révolte populaire vite réprimée par le régime en place, sans qu’aucune lueur d’espoir de paix se profile à l’horizon. Alors que les combats font rage, les efforts diplomatiques peinent à aboutir à un arrêt de l’effusion de sang. Des émissaires du régime de Damas et une partie de l’opposition syrienne tolérée doivent se retrouver début à avril à Moscou, après de premiers pourparlers en janvier qui s’étaient terminés sans résultat.
Le week-end dernier, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a évoqué l’idée de négocier avec le président Assad. Mais ses propos ont depuis été largement minimisés par le département d’État, affirmant qu’il n’y avait “pas d’avenir pour un dictateur brutal comme Assad en Syrie”.
A. R.