Une cartographie des régions inondables bientôt finalisée,Les zones à risque désormais connues

Une cartographie des régions inondables bientôt finalisée,Les zones à risque désormais connues
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Pays exposé aux inondations, l’Algérie tente de sécuriser ses villes à travers l’élaboration d’une cartographie des zones à haut risque. Des systèmes d’alarme pilotes sont aussi installés au niveau des oueds pour alerter les autorités locales en cas de danger.

Le ministère des Ressources en eau est en phase de finaliser une cartographie répertoriant toutes les zones sujettes aux inondations à travers le territoire national, selon le directeur central du ministère, Ahcène Aït Amara.

«Ce document, qui sera remis bientôt aux responsables locaux, notamment les walis, les chefs daïra et les présidents d’APC, sera un outil d’aide à la prise de décision», a-t-il indiqué au Jeune Indépendant, expliquant que ces responsables, qui seront informés sur les risques encourus, éviteront les constructions et l’occupation de ces lieux à haut risque par les citoyens». En parallèle, le ministère a développé des modèles de prévision et d’alerte des pluies diluviennes dans trois villes, selon ce même responsable.

Ces systèmes de prévision sont installés au niveau des oueds sur trois sites : un à oued El-Harrach, opérationnel depuis quelques mois, et deux autres appareils-pilotes en cours d’installation au niveau de Sidi Bel Abbès et de Skikda.

«Dès que la hauteur des eaux dépasse un certain seuil, lors d’une pluviosité exceptionnelle, ce système déclenche une alarme au niveau de la direction de l’hydraulique de la wilaya. Celle-ci avise les autorités locales afin d’évacuer la zone en quelques minutes pour sauver la population», a-t-il ajouté.

Ce dernier a prévenu, par ailleurs, que toutes les villes traversées par les oueds et celles situées au pied des montagnes sont pratiquement exposées au danger en cas de pluies diluviennes.

Pour prévenir l’inondation de ces sites, il a assuré que les autorités procèdent généralement à l’aménagement des oueds à travers leur consolidation et leur profilage, afin de permettre un meilleur écoulement des eaux. Les villes sont également sécurisées par les barrages-digues «conçus pour retenir la crue».

Le directeur central de l’hydraulique a cité Bab El-Oued en tant que localité à très haut risque ayant déjà vécu un sinistre en 2001. Pour éviter une deuxième catastrophe, les pouvoirs publics ont conçu un tunnel collecteur d’une longueur de 4 kilomètres qui, en cas de pluies diluviennes, récupère les eaux pluviales pour les évacuer vers la mer.

Ce même responsable mentionne qu’une enveloppe financière de 40 milliards de dinars a été consacrée durant le présent plan quinquennal à la prise en charge des villes menacées par les inondations. Concernant la récupération des eaux pluviales, Aït Amara a expliqué que les potentialités de l’Algérie en ressources hydriques avoisinent les 17 milliards de m3 dont 7 milliards environ sont récupérés au niveau des barrages, des forages et des nappes d’eau souterraines.

Cependant, l’objectif est d’atteindre 9 milliards de m3 à travers 95 barrages.

Concernant les eaux pluviales dans les zones urbaines, ce même responsable a admis que celles-ci sont évacuées dans les mêmes réseaux d’assainissement que ceux des eaux usées, du fait que notre pays ne dispose que de réseaux unitaires, tenant à préciser que le ministère n’a pas les moyens financiers pour réaliser des réseaux d’assainissement de type séparatif.

Il a toutefois prévenu que l’eau de pluie dans les villes ne peut être utilisée, en raison de son taux de pollution très élevé. «C’est une eau boueuse, chargée de graisse, qui lessive tout sur son passage et son traitement reviendrait très cher», a-t-il argué.