Une carte sonore et interactive des différentes langues du monde

Une carte sonore et interactive des différentes langues du monde

Ce projet d’un ancien ingénieur de Microsoft a l’ambition de devenir le Wikipedia des langues étrangères. Il permet à chacun d’enregistrer le son de sa voix pour faire connaître sa langue maternelle.

Comment saluer un interlocuteur russe ou s’excuser en japonais ? Plus forcément besoin d’écumer les guides de conversation Assimil : le site web Localingual se propose de vous faire voyager linguistiquement depuis votre smartphone ou votre ordinateur. Et le tout en mettant à contribution les locuteurs de toutes nationalités, qu’ils parlent la langue officielle d’un pays (langue dite véhiculaire), ou une langue secondaire uniquement parlée par une communauté spécifique résidant dans un pays (langue dite vernaculaire). Les visiteurs du site sont ainsi invités à enregistrer un petit extrait sonore de la langue de leur choix afin d’alimenter le projet. À l’origine de Localingual se trouve David Ding, ancien ingénieur de Microsoft. Lancé le 8 janvier 2017, son site a déjà enregistré plus de 500 000 visiteurs, qui ont réalisé au total plus de 18 000 extraits audio, ainsi que le rapportent nos confrères de Wired. L’enregistrement vocal est ainsi possible depuis un ordinateur ou un smartphone Android, les limitations du logiciel iOs d’Apple ne permettant malheureusement pas d’accéder directement au microphone de l’appareil.

Un projet trop utopiste ?

Le problème (il y en a déjà un au bout de seulement quelques semaines d’existence), c’est que le caractère collaboratif du site attire aussi… les trolls. Car l’ordre d’affichage des phrases audio est conditionné par les votes des internautes. Ainsi on retrouve déjà sur le podium vulgarités et insultes dans de nombreuses langues. Et que penser encore des rares messages attribués à la Corée du nord : enregistrés à l’aide d’un synthétiseur vocal, certains font état de véritables appels à l’aide internationaux enregistrés en anglais. Farce ou réalité ? Le projet fait en tout cas réfléchir sur l’utopie du village global et la mondialisation provoquée par l’essor des technologies, nous rappelant que leur accès est loin d’être également partagé selon les contextes géopolitiques.