En finir au plus vite avec cette pratique d’un autre âge
Dans quelques mois, il sera possible d’effectuer une réservation d’avion, payer son essence avec sa carte interbancaire (CIB).
Face à l’utilisation des terminaux de paiement électroniques (TPE) qui «peine à démarrer», et la persistance de la mentalité dite «cach», les autorités ne comptent pas rester les bras croisés.
«Un plan de développement est en cours d’élaboration en collaboration avec la place bancaire pour dynamiser le déploiement des TPE et l’utilisation des cartes de paiement par les commerçants», a annoncé la directrice de la société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique Satim, Newel Benkritly. Engagée depuis 2004 pour limiter l’utilisation du «cash», la politique du développement de la monétique en Algérie qui n’a atteint aucun objectif s’est vue soutenue encore une nouvelle fois. Pour Mme Benkritly «le développement de la monétique en Algérie a permis la délivrance jusqu’à ce jour de 800.000 cartes CIB et l’installation d’un peu plus de 3000 TPE, notamment dans des pharmacies, bijouteries, grands magasins de vêtements, supermarchés, pizzerias et restaurants». Face à la mentalité «cach» et afin de les inciter à accepter le paiement électronique, les autorités ont mis en place une panoplie de mesures incitatives en direction des commerçants. Entre autres, «les autorités ont réduit, depuis début juillet, la commission payée par les commerçants en contrepartie de ce service de 1,5% de la transaction à 5 DA seulement quel que soit le montant de la transaction», a indiqué Mme Benkritly en précisant qu’en ce qui concerne le porteur, la transaction est gratuite. En plus de cette mesure très incitative, la Satim compte livrer 200.000 nouvelles CIB et l’installation d’une centaine de DAB et de quelque 2000 TPE supplémentaires. Le tout, d’ici la fin de l’année 2011. «On espère arriver à 5000 TPE, 1600 DAB et un million de CIB», a-t-elle dit. Selon la responsable, les commerçants gagneraient énormément en utilisant les TPE: «ils auront une meilleure traçabilité et sécurité de leur argent, une comptabilité interne automatique et un paiement garanti». Ce n’est pas fini, avant cette échéance attendue par les détenteurs de CIB, «les retraits à partir des distributeurs automatiques de billets (DAB) vont doubler de capacité avec l’introduction en cours de la nouvelle coupure du billet de banque de 2000 DA», a annoncé la directrice de la Satim. Mme Benkritly, qui a indiqué que chaque DAB contient quatre «cassettes» de billets, a souligné qu’on pourrait désormais, en effectuant un seul retrait, avoir jusqu’à 80.000 DA, à savoir 40 billets de 2000 DA, au lieu d’une limite à 40.000 DA/par retrait (40 billets de 1000 DA) auparavant, à condition que le plafond de la carte et le solde du porteur le permettent. «L’utilisateur d’un DAB peut évidemment effectuer plusieurs retraits successifs pour avoir la somme voulue, à condition qu’elle ne dépasse pas le plafond du porteur attribué par sa banque et qui peut atteindre 80% de son salaire», a-t-elle souligné. Désormais, «dans quelques mois, il sera possible d’effectuer une réservation d’avion, payer son essence ou acheter son ticket de métro avec sa carte interbancaire (CIB)», a indiqué Mme Benkritly. Pour les projets en cours ou prévus, elle a annoncé que l’utilisation des cartes CIB pour le paiement en ligne des billets d’avion sera possible avant la fin de l’année en cours. Il y aura également l’équipement en TPE des stations d’essence implantées sur l’autoroute Est-Ouest, un projet en collaboration avec la BEA (Banque extérieure d’Algérie) pour la validité des cartes CIB dans les stations-service de Naftal, où sont déjà utilisées les «cartes carburants» délivrées pour les clients de la même banque. En outre, «un projet portant sur la mise en service de DAB au niveau des stations du métro d’Alger et du tramway est également en cours de réflexion», selon Mme Benkritly.