Une autre épreuve pour Benghebrit

Une autre épreuve pour Benghebrit
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Nouvelle épreuve pour la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit. Après les épisodes des fuites du Bac, de la «révolte» des contractuels, le dossier des retraites et le nouveau calendrier des examens, c’est au tour des vacances scolaires d’hiver d’être l’objet d’un bras de fer. Le face-à-face n’est pas cette fois-ci avec les enseignants et autres corps du secteur, mais avec les élèves.

«Touchez pas à nos vacances !», scandaient, hier, des lycéens en colère devant la direction de l’éducation de Béjaïa, qui sera d’ailleurs complètement saccagée. Au moment où nous mettons sous presse, la situation était toujours tendue et les services de sécurité ont dû user de grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Une situation qui risque de faire tache d’huile, d’autant plus que dans certains établissements scolaires, ce sont des enseignants qui incitent leurs élèves à sécher les cours. Qui a, donc, intérêt à déstabiliser, encore une fois, un secteur déjà fragilisé par un certain nombre de tares d’ordre pédagogique ? Pourquoi veut-on jeter de l’huile sur le feu, en utilisant nos enfants pour atteindre des desseins inavoués ? Seraient-ce les cercles hostiles à la refonte du système éducatif qui sont derrière cette agitation ? On serait tenté de le croire, au vu du caractère synchronisé des actions de protestation qui ont touché plusieurs établissements scolaires.


D’ailleurs, aucun appel à la sagesse n’a été lancé par les syndicats en direction des élèves… leurs élèves. Cependant, même si le rétrécissement de 15 à 10 jours de la durée des vacances scolaires n’a pas manqué – à juste titre d’ailleurs – de susciter des réactions hostiles au sein du corps enseignant et chez les parents d’élèves, qui qualifient d’«inique» la décision du département de Mme Benghebrit, il reste que l’instrumentalisation des élèves à des fins inconnues pourrait mener à une impasse aux conséquences graves. Quand l’école devient l’arène de tous les règlements de comptes, le pire est à craindre.

Maintenant, il faut se demander quelle serait la réaction de la tutelle face à cette nouvelle vague de protestation. La ministre va-t-elle encore une fois revenir sur sa décision, ce qui serait assimilé à un recul, ou au contraire camper sur sa position quels que soient les développements ? En attendant, des dizaines d’établissements scolaires sont paralysées. Il est à se demander seulement comment le ministère de l’éducation compte prendre langue avec les protestataires, sachant que ces derniers agissent sans le moindre encadrement.