Une augmentation des prix du carburant envisagée

Une augmentation des prix du carburant envisagée

h-3-1047990-1244615081.jpgA cause de la hausse des importations

Le premier responsable des transports, Amar Tou, lui, a laissé entendre que l’État envisage d’augmenter les prix des carburants. L’Algérie devra, du reste, importer pour 9 millions de tonnes d’essence entre 2009-2013.

Le ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, a tiré hier la sonnette d’alarme dans son allocution prononcée à l’occasion de la journée d’information sur la rationalisation de la consommation de carburant dans le secteur routier, organisée par l’Agence de régulation des hydrocarbures (ARH). La consommation d’essence explose.

Au cours des neuf premiers mois de l’année 2009, Sonatrach a dû procéder à l’importation de 567 000 tonnes de carburants pour une valeur de 267 millions de dollars. À ce rythme, elle dépassera les 300 millions de dollars à la fin de l’année. “La consommation nationale des carburants routiers classiques, que sont les essences et le gasoil, s’élevait en 2008 à plus de 10 millions de tonnes.

Dans les années à venir, cette consommation ne cessera de croître, elle atteindra près de 15 millions de tonnes en 2019, même dans le cas de la mise en place de maîtrise de la croissance. Le rythme de croissance de la consommation de carburants est très élevée et avoisinait les 13% ces dernières années et le gasoil constitue 75% de la demande totale en carburants routiers. Ce rythme de croissance record a conduit à l’absorption de toute la production nationale de produits raffinés”, a-t-il souligné.

Un rythme de croissance de la consommation record de 13%

Après avoir mis en relief les efforts pour assurer à court et long terme les besoins en carburants routiers à travers un programme important de réhabilitation des raffineries et de développement de l’outil de raffinage qui permettront d’augmenter sensiblement la production, le ministre a averti que ces mesures seraient largement incomplètes et insuffisantes si un effort de rationalisation n’était pas entrepris pour faire le meilleur usage des ressources pétrolières qui sont épuisables. “Ces ressources pétrolières avec les autres formes d’hydrocarbures constituent l’essentiel des exportations du pays et par là même des recettes en devises du pays. Il est donc clair que tout ce qui est consommé sur le marché national vient réduire notre potentiel exportation. Ceci explique, entre autres, pourquoi, à l’instar de ce qui se passe dans le monde, notre politique énergétique nationale intègre, comme dimension fondamentale, la rationalisation et la maîtrise de l’utilisation de l’énergie en général et celle des carburants routiers en particulier. N’oublions pas que le transport routier, par l’usage des carburants, est un vecteur important en termes de pollution de l’air et d’émissions de gaz carbonique néfaste pour l’environnement”.

Le ministre des Transports, Amar Tou, dans une brève allocution, a, lui, laissé entendre que l’État envisage d’augmenter les prix des carburants, en tenant compte du pouvoir d’achat des citoyens et de la nécessité (l’urgence) de rationaliser la consommation des carburants. Le nombre de véhicules a atteint en Algérie 5,5 millions.

1 milliard de dollars de manque à gagner pour le Trésor public

Il faut savoir que les importations d’essence au cours de ces dernières années ont tourné autour de 1 milliard de dollars (6 000 milliards de centimes) de manque à gagner pour le Trésor public, du fait de la diesélisation du parc automobile. Dans une communication sur l’évolution de la consommation de carburants dans le secteur des transports routiers, le directeur de la division régulation économique à l’ARH, M. Naït Mohamed, a indiqué que l’Algérie devra importer pour 9 millions de tonnes d’essence entre 2009-2013.

Durant cette période, l’Algérie connaîtra un déficit, l’offre étant inférieure à la demande. Il sera atténué avec l’achèvement du programme de réhabilitation.

Ce déficit ne sera résorbé qu’avec l’entrée en service de la raffinerie de Tiaret prévu en 2014, voire 2015. Concernant l’état actuel de l’offre et de la demande, l’orateur a indiqué que la demande en 2008 s’est située à près de 11 millions de tonnes ; l’offre, elle, se chiffre à plus de 10 millions de tonnes. La demande nationale de carburants a connu un rythme très rapide, de 600 000 tonnes en 64 à 5,9 millions de tonnes en 99 et 10 millions de tonnes en 2008.

En 20 ans, la consommation de gasoil a pratiquement doublé pour atteindre un plus de 8 millions de tonnes représentant 75% de la consommation de carburants terre.

Concernant, la projection de la demande, elle atteindrait près de 17 millions de tonnes de gasoil en 2019, si on laisse faire, 14 millions de tonnes avec un dispositif de maîtrise de l’énergie. Ce responsable à l’ARH conclut que la réduction de la consommation des carburants constitue un enjeu majeur et un axe fondamental de la stratégie énergétique nationale.

Il ressort enfin de cette importante rencontre qu’un comité intersectoriel au sein de l’ARH, constitué de représentants du commerce, des transports, de l’industrie et de l’énergie, travaille en vue d’une révision des prix des carburants, une réglementation pour réduire la consommation d’essence et les émissions de CO2, à l’instar de ce qui se fait particulièrement en Europe et aux États-Unis.

Le ministère de l’Énergie, après avoir bataillé en vain pour un réajustement des prix des carburants, en faveur des essences moins polluantes, GPL et gaz naturel carburant, face à la levée de boucliers de l’APN, a du pain sur la planche, devant cette boulimie de carburants, un phénomène qui interpelle à la fois les pouvoirs publics et les automobilistes.

Par : Khaled R.