Il y a plus d’une année, les autorités locales, assistées par la force publique, avaient mené une grande campagne d’assainissement des rues et quartiers d’Oran, qui consistait à éradiquer les casquettes et autres enseignes encombrantes des commerces et à récupérer les trottoirs squattés par ces commerces en y étalant différentes marchandises.
Un coup de force qui a été, rappelons-le, très bien accueilli par les citoyens qui ont apprécié que leurs quartiers redeviennent plus aérés, plus propres et où l’on peut tranquillement se déplacer sans slalomer entre les étalages ou jouer des coudes.
Un peu plus d’une année après, même si pour les enseignes l’ordre établi est respecté par l’ensemble des commerçants de la ville, pour les trottoirs, néanmoins, ce n’est pas tout à fait le cas. En effet, l’on constate ces derniers mois que petit à petit, les vieilles habitudes reviennent et les trottoirs recommencent à être squattés par des récidivistes qui ne semblent rien craindre.
Mais qu’ont-ils ces commerçants à vouloir à tout prix investir la rue ? Pour l’histoire, à Oran, depuis une vingtaine d’années, ce qui était le propre des marchés hebdomadaires et des quartiers commerçants, tels M’dina J’dida et la rue des Aurès, où l’on a de tout temps eu cette habitude d’étaler toutes sortes de marchandises sur les murs et autres étals de fortune, s’est propagé aux autres magasins et boutiques de la ville.
Même le centre-ville n’a pas échappé à cette manière de faire venue d’ailleurs. Un ailleurs très apprécié par nos trabendistes qui s’y rendent plusieurs fois par an, afin d’y faire leurs achats. Il s’agit de la Turquie et même de la Syrie où le mot bazar trouve tout son sens.
C’est donc depuis que les importations d’articles divers se font à partir de ces pays, que les habitudes commerciales ont commencé à changer à Oran, jusqu’à ce qu’on ne sache plus vendre autrement que d’exposer les articles à même la rue et de racoler les clients.
Enfin, pour éviter que la rue oranaise soit définitivement détournée de sa vocation au profit des citoyens, il faudrait peut-être que les autorités locales récidivent elles aussi en menant une autre campagne d’assainissement contre les indus occupants.
S.Makhlouf