Constantine sort de sa torpeur
Un programme riche et varié marquera les activités tout au long de l’année.
La ville des Ponts suspendus vibre depuis avant-hier, au rythme de l’art et de la culture. Un programme riche et varié marquera les activités tout au long de l’année. Ainsi, le Centre culturel Mohamed-Yazid au Khroub a abrité hier une exposition portant sur «Le royaume Numide» jusqu’au 30 juillet 2015, avec visite du tombeau de Massinissa situé à proximité. Commissaire d’expo: Mme Daho Keltoum.
Durant cette même journée, au Palais de la culture Al Khalifa sera inaugurée une exposition sur «Les manuscrits». Il s’agit de manuscrits conservés dans la bibliothèque de l’université des sciences islamiques Emir- Abdelkader de Constantine. Ce sont des oeuvres qui représentent plus qu’un témoignage mais une mémoire qui préserve les acquis de toute une nation. Il est considéré comme un patrimoine distingué qui reflète l’esprit de l’Algérie, dans sa diversité culturelle et historique. Le programme s’étend jusqu’à la soirée au niveau du théâtre régional où un spectacle concert de l’Orchestre symphonique national animera la symphonie El Wiam. Au Centre culturel Malek-Haddad aura lieu l’ouverture du Salon national de l’artisanat et des produits traditionnels. A ce propos, la direction du tourisme participera avec un plus pour valoriser la tradition. Demain le programme s’intéressera à l’inauguration et vernissage de l’exposition rétrospective consacrée à l’artiste Kamel Nezzar du 18 avril au 15 juillet 2015 dans la salle d’exposition de la Maison de la culture El Khalifa.

Entre le 20 et 22 avril aura lieu l’ouverture des travaux du Colloque international «Les élites algériennes et le mouvement El Islah» à la salle de conférences de l’université islamique Emir Abdelkader. Le 23 avril, l’université Mentouri accueillera le Salon national du livre à l’occasion de la Journée internationale du livre et du droit d’auteur. Cette exposition est prévue jusqu’au 20 mai. Le 23 avril aura lieu, au TRC l’exposition des affiches et costumes retraçant l’histoire du théâtre algérien. Toujours dans le cadre des activités théâtrales, le même lieu offrira au public un spectacle théâtral présenté par la troupe du Théâtre de Constantine. Entre le 27 et jusqu’au 30, le programme annonce l’ouverture des journées culturelles de la Palestine à partir de 17 heures dans la grande salle de spectacles Ahmed Bey. L’Auditorium de l’université 3 de Constantine abritera les «Nuits de la poésie arabe, soirée poétique consacrée à la Palestine». Ça sera ensuite le tour d’une troupe de danse indienne qui donnera un spectacle le 29 avril au TRC. La troupe en question est dirigée par Sandeep Kumar Khevéa.
Toujours au TRC, du 30 au 2 mai, un autre spectacle intitulé «l’Ours», aura lieu, il s’agit d’une adaptation de l’oeuvre «L’âne d’or» d’Apulée de Madaure; la troupe théâtrale qui honora ce spectacle vient de Souk Ahras. Le mois d’avril s’achève avec un concert musical consacré au jazz. Par ailleurs, une ambiance particulière s’est emparée de Constantine depuis le 15 avril. Une explosion de joie indescriptible que beaucoup ont comparée à celle du 5 Juillet 1962, jour de l’indépendance de l’Algérie. Le public s’est aussitôt adapté au climat festif qui a fait rayonner Constantine après la parade où 22 chars représentant les pays participants à la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe» ont défilé devant un public fabuleux, longeant ainsi les rues principales de la ville. Depuis la tribune officielle installée en la circonstance, les ministres de la Communication Hamid Grine et de la Culture, Nadia Labidi étaient fascinés par les danses folkloriques accompagnant la parade autant que le public la veille de l’inauguration officielle de l’évènement international.
Des cris de bonheur et des youyous ont spontanément éclaté au passage de la troupe palestinienne. Des femmes, des filles, des jeunes, moins jeunes et vieux rejoignaient progressivement la place du 1er Novembre en plein coeur de la capitale. L’agressivité à laquelle se sont habitués les Constantinois s’est dissipée laissant place à l’allégresse. C’est cette atmosphère qui manque aux Algériens, cette mentalité positive et ce souffle qui respire la gaieté. Durant toute la nuit, les Constantinois ont partagé des moments historiques jusqu’au petit matin. Ils ont été à la hauteur de l’évènement même si certains ne voyaient que l’aspect matériel de cette manifestation. Par leur attitude et leur état d’esprit pessimiste, ils ne voient que la moitié vide du verre. Pourtant, cette manifestation qui offre à Constantine une aubaine, pour sortir de sa coquille, une perspective qui l’élève au rang qu’elle mérite parfaitement, a été applaudie. Les Constantinois ont su exprimer leurs sincères sentiments aux invités venant de tous les pays arabes et même des pays occidentaux.
Cirta a relevé le défi et a su donner l’image d’une véritable capitale. C’est la ville élue pour représenter le Yémen, l’Irak et la Libye; elle sera la voix de la Palestine et l’âme de la Syrie blessée. Constantine sera le messager incontestable des pays rangés par les conflits, son arme redoutable sera la culture. C’est une lourde mission qu’elle devrait accomplir. C’est l’autre but de cette manifestation au-delà de son aspect conjoncturel et officiel.