Les habitants de Boufarik sont sérieusement inquiets de la présence de réfugiés maliens qui ont squatté le centre-ville, en installant des tentes, inquiets de ce qu’ils pourraient être porteurs du virus de la malaria, d’autant qu’il y a une semaine,une Boufarikoise âgée de 74 ans en est morte.
Une mort qui a créé une peur panique parmi les habitants. Par ailleurs, une jeune Malienne originaire de Tombouctou a malheureusement perdu son enfant, ce jeudi, des suites du froid glacial qui règne depuis quelques jours dans la région.
Pour en savoir plus sur la situation qui y prévaut, nous nous sommes déplacés à Boufarik, jeudi dernier, afin notamment de rencontrer ces Maliens en grande difficulté. Notre arrivée à Boufarik a été une occasion pour les habitants de soulever le problème, car selon eux, depuis que ces réfugiés se sont installés au centre-ville, des problèmes auraient surgi.
Ici à Boufarik, entre 50 à 60 Maliens se sont réfugiés, il y a près de trois mois, avant d’installer des tentes de fortune au centre-ville. Un décor qui témoigne de l’extrême difficulté vécue. Selon Bilel, un jeune habitant du quartier Rahni, cela fait près de trois mois que les Maliens ont installé leur tentes au centre-ville. Ici, enfants, femmes et hommes sillonnent quotidiennement les rues à la recherche de nourriture et d’argent.
Ils se sont transformés en mendiants et appellent les gens à la sadaka. Ils commencent à bien maîtriser notre langue. Mais ce qui peut éventuellement poser problème, c’est qu’une fois la nuit tombée, ils sortent de leurs tentes, hommes et femmes, pour sillonner, seuls, les rues», explique Bilel, âgé de près de 21 ans.
Pour voir de plus près comment ils vivent à Boufarik, nous nous sommes rapprochés de ces réfugiés. Nous avons accosté un jeune Malien. Toutefois, il nous a expliqué comment il est arrivé en Algérie avec sa petite famille composée de quatre membres. «Nous sommes de Gao, nous nous sommes réfugiés à Timiaouine.
Là-bas, nous avons passé trois mois, avant de décider de rallier Alger, par route, puis Boufarik. Depuis notre arrivée ici, nous vivons dans une tente et n’avons pas de quoi manger à notre faim. J’ai beau chercher un travail comme maçon afin de subvenir aux besoins de ma petite famille, je n’en ai toujours pas trouvé.
Chaque jour, je sillonne non seulement la ville de Boufarik mais aussi Alger, en m’y rendant par train, toujours en quête d’un travail», explique le jeune Malien. Selon de jeunes Boufarikois rencontrés sur place, ce jeune et sympathique Malien s’appellerait Karim Keita.
S. Abi