Ce mardi 24 juin, l’ancien ministre du Travail, Hassan Tidjani-Haddam, comparaît avec plus de 10 accusés, dont des maires de communes d’Alger, devant le pôle pénal économique et financier près le tribunal Sidi M’hamed. L’affaire concerne des faits de corruption liés à l’achat d’un bâtiment inachevé avec les fonds de la Caisse Nationale des Assurances Sociales des Travailleurs Salariés (CNAS) à un prix largement surévalué.
Selon le média « Echourouk », les accusés seront jugés par la deuxième section du pôle pénal économique et financier pour des charges graves prévues par la loi anti-corruption. Il faut dire qu’ils font l’objet de graves accusations. En effet, il s’agit notamment de l’octroi d’avantages injustifiés lors de la conclusion d’un contrat, détournement de fonds publics, abus de fonction, ou encore, l’exploitation de l’influence d’agents publics.
L’enquête a été menée il y a 4 ans par l’Office central de répression de la corruption, a révélé des malversations concernant l’achat d’un bâtiment inachevé pour la CNAS. Le propriétaire aurait bénéficié d’avances considérables sous la direction de Hassan Tidjani-Haddam, actuellement sous contrôle judiciaire strict avec interdiction de quitter le territoire national.
Les détails de l’affaire révèlent que le bâtiment, situé dans la commune de Kouba à Alger, a une surface déclarée de 15 000 m² mais seulement 13 000 m² sont réellement exploitables. L’achat s’est fait sans appel d’offres, en violation de la loi. Le bâtiment, encore à l’état de colonnes, a été acheté pour environ 600 milliards de centimes hors taxes. Aussi, des avances de près de 400 milliards de centimes (66% du prix total) ont été versées au promoteur immobilier.
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L’enquête a également mis en évidence la complicité de plusieurs fonctionnaires de la CNAS et d’un responsable de la direction des Domaines de l’État. Le bâtiment n’avait toujours pas été livré au moment de l’ouverture de l’enquête, sans qu’aucune mesure punitive n’ait été prise contre le promoteur immobilier.
Le procès, qui s’ouvre ce 24 juin, verra comparaître l’ensemble des accusés devant le tribunal, certains étant actuellement en détention provisoire, dont l’ancien directeur des Domaines et le promoteur immobilier.
Le faux général et son réseau d’escrocs lourdement condamnés
Le tribunal de Dar El-Beida en Algérie vient de rendre son verdict dans une affaire d’escroquerie impliquant un faux général. B. Abdelmajid, qui se faisait passer pour un haut officier de la présidence de la République, a été condamné à 8 ans de prison ferme et 2 millions de dinars d’amende.
L’affaire, qui remonte à 2021, a révélé un vaste réseau de faussaires opérant grâce à de faux documents officiels et l’usurpation d’identité. Le principal accusé prétendait avoir des relations influentes au sein de l’État pour escroquer ses victimes, notamment dans une tentative d’appropriation illégale d’une exploitation agricole de 5 hectares.
L’enquête menée par la brigade de recherche et d’intervention de la police judiciaire d’Alger a permis de démanteler un réseau comprenant plusieurs complices, dont une greffière se faisant passer pour une juge. Les condamnations incluent également 8 ans de prison pour son associé principal, 4 ans pour deux autres accusés, et 20 ans pour un fugitif.
Les autorités ont saisi de nombreux documents falsifiés et du matériel de contrefaçon lors de l’opération. Cette affaire met en lumière l’ampleur des réseaux d’escroquerie utilisant l’usurpation d’identité et le trafic d’influence en Algérie.