L’Algérie a été secouée par une série noire de crimes ce week-end, transformant un paisible vendredi en un cauchemar sanglant.
Des règlements de comptes brutaux et des actes de violence aveugle ont endeuillé plusieurs familles, jetant une lumière crue sur la dégradation du tissu social et l’escalade de la criminalité dans le pays.
Ces tragédies, alimentées par des conflits fonciers, des dettes impayées et l’omniprésence des psychotropes, interpellent les autorités et soulèvent une vague d’indignation populaire.
Khenchela : Double meurtre tragique sur fond de litige immobilier
La ville de Yabous, dans la wilaya de Khenchela, a été secouée par un crime effroyable dans la nuit du vendredi à samedi. Deux frères, âgés de 42 et 47 ans, ont été abattus par un membre de leur propre famille, un homme de 31 ans, dans le hameau de Chaâbat Khaled. Le drame trouve son origine dans un ancien conflit immobilier concernant une parcelle de terre et un puits artésien, dont chaque partie revendiquait la propriété.

Selon des sources proches de l’enquête, les tensions avaient atteint leur paroxysme avant l’Aïd El-Adha, avec des altercations violentes et des menaces échangées entre les protagonistes.
Vendredi soir, le suspect a sorti une arme à feu de type inconnu et a tiré à bout portant sur le plus jeune des frères, le tuant sur le coup. L’aîné, intervenu pour secourir sa victime, a lui aussi été atteint par des balles. Transporté dans un état critique vers l’hôpital universitaire Ben Flis de Batna, il a succombé à ses blessures durant le trajet.
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Le drame ne s’arrête pas là : un troisième frère, dans la cinquantaine, a été victime d’un AVC en apprenant la nouvelle. Hospitalisé dans un état de « coma très grave », son pronostic vital reste engagé.
Le meurtrier, en fuite, fait l’objet d’une traque par la Gendarmerie nationale. Les autorités locales et les notables de Yabous se sont mobilisés pour éviter tout acte de vengeance entre les deux branches de cette famille, connue dans la région.
Sétif : Un jeune homme poignardé à mort pour une dette réglée
Ce même vendredi noir, la ville de Beni Fouda (Sétif) a été le théâtre d’un meurtre au couteau. Un trentenaire a été sauvagement assassiné après une dispute liée à un prêt d’argent.
Le crime, commis en pleine rue sous les yeux de témoins, a profondément choqué les habitants. Selon les premières constatations, l’agresseur avait remboursé une somme due à la victime avant de la poignarder par traîtrise. Après l’avoir frappé dans le dos, il lui a porté des coups fatals à la nuée, le laissant agoniser sur place.
Contrairement à une logique de vol, l’enquête privilégie la piste d’un différend personnel, transformé en acte d’une brutalité inouïe. Le suspect a été rapidement interpellé.
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Ces meurtres, ne sont malheureusement pas des cas isolés pour la wilaya de Sétif, qui est confrontée à une vague de criminalité alarmante. La région enregistre une nette augmentation des actes de violence individuelle, souvent perpétrés avec des armes blanches, dont l’usage s’est banalisé chez une partie de la jeunesse.
La liste des drames récents est longue et macabre :
- En mars dernier, un jeune homme était abattu d’une balle dans la tête à Aïn Oulmane, suite à une querelle financière.
- Dans la commune d’El Hamma, la découverte du corps d’un gardien de nuit, égorgé et caché dans un réfrigérateur, avait soulevé l’effroi.
- La forêt de Ben Bella à El Eulma a également été le théâtre d’un meurtre par arme à feu.
Décembre dernier, un père de famille avait commis l’impensable à Beida Bordj, tuant sa femme et sa fille et blessant gravement son fils, dans l’une des pires tragédies familiales que la région ait connues.
Ces faits divers macabres, fréquemment liés à l’influence dévastatrice des psychotropes, sonnent l’alarme.
Face à cette dérive inquiétante de la jeunesse, il est urgent que toutes les parties prenantes agissent de concert pour enrayer cette spirale infernale.