Un vendredi printanier, Bouchaoui et Sidi Fredj pris d’assaut

Un vendredi printanier, Bouchaoui et Sidi Fredj pris d’assaut

arton19609-95399.jpgLe temps printanier, vendredi dernier, n’a pas laissé les citadins indifférents. Aussitôt que le ciel s’est éclairci et que le soleil a déployé ses rayons, les Algérois sont sortis sans se faire prier.

Le week-end a annoncé la couleur en beauté. Pas question de rater une aussi belle journée après les dernières averses qui ont mouillé Alger et ses environs. L’un des endroits les plus visités, se trouve à 18 km de la capitale, en allant vers la côte ouest. Il s’agit de la forêt de Bouchaoui. Il est 13h 10. De loin, l’entrée de la forêt paraissait infranchissable.

Une interminable file de voitures s’était déjà formée depuis Bouchaoui-ville. Impatients, les automobilistes klaxonnaient sans arrêt. Pour ceux qui ont été pris dans le bouchon, faire demi-tour était leur unique recours. A défaut d’attendre l’accès à la forêt, beaucoup ont préféré reprendre la route vers une autre destination.

C’est dire que cette forêt constitue la destination privilégiée des familles en quête de verdure, de calme et d’un bon bol d’air pur. Une fois à l’intérieur, les automobilistes cherchent à garer leurs voitures. Après une longue attente, c’est le moment pour eux de se dégourdir les jambes. « Ouf », soupira un conducteur.

Tout en effectuant des mouvements pour assouplir ses membres, il dira : « Je vais marcher le long de la forêt pour assouplir mes muscles tant froissés par la longue attente ». Les femmes prennent le soin de dénicher la meilleure place pour le pique-nique. Pour les amoureux de la nature, rien de tel qu’une nappe dressée par terre pour disposer les différents mets. D’autres ont préféré s’attabler pour savourer un bon déjeuner sous un ciel bleu. « C’est un changement radical », dira Fatima, une mère de famille. « Un déjeuner en plein air ça sort de l’ordinaire », a-t-elle ajouté, toute souriante. Les jeunes s’affairent pour faire des grillades.

« Nous sommes habitués à faire ça dès que l’occasion se présente », a précisé l’un d’eux et de poursuivre : « On s’organise pour profiter de notre week-end qui est la seule occasion pour nous retrouver entre potes et décompresser ». Pour leur part, les plus clairvoyants ont investi les lieux très tôt le matin. Selon un gendarme qui veillait sur la sécurité des promeneurs, les sportifs et les amateurs de footing couraient déjà à 7 heures du matin.

Le beau temps les a arrachés de leur lit pour faire le plein d’énergie et se remplir les poumons d’air pur. Comme c’est le cas de Sérine. Professeur de sport, elle a pris l’initiative de venir avec ses athlètes en forêt. « D’habitude, on se voit en salle chaque vendredi pour nos entrainements. Pour changer, on a décidé de courir en pleine nature », s’est-elle félicité.

LES ENFANTS S’ADONNENT À LEUR HOBBY

Ce sont les enfants qui créent la joie dans cette forêt. Ils courraient dans tous les sens, jouaient au ballon et même à cache-cache. Sous les pins était leur abri favori. Mieux encore.

De longues files se sont formées devant les balançoires et les toboggans où chacun attendait son tour rêvant de pouvoir s’envoler dans les airs. Pour les distraire, plusieurs étals sur lesquels des jouets étaient proposés à la vente, attiraient plus d’un. La particularité de ce lieu de villégiature, ce sont les balades à cheval et en calèche. Grands et petits effectuent un tour complet de la forêt à dos de cheval ou bien installé confortablement dans l’un des calèches loués pour la bagatelle de 200 DA la randonnée. Accompagnée de ses deux filles et de sa belle-sœur, Salima dit se sentir « comme une princesse dans ce calèche ». Et d’ajouter : « C’est très original et ça détend ».

De leur côté, les visiteurs qui viennent en fin de journée, ne sont pas contraints de ramener leurs paniers. Un crêpier et un gaufrier et même un spécialiste de barbe à papa se sont installés à l’intérieur de la forêt pour contenter les fines bouches. Les vendeurs de thé et de cacahuètes font également le bonheur des friands. « Tout est à la portée des citadins, la forêt a été bien équipée, on peut consommer et les enfants peuvent jouer à leur aise », s’est réjoui Walid en compagnie de son épouse et de ses trois enfants. « Déguster une bonne boisson chaude, adossé à un arbre, me procure beaucoup de bien », révèle Saïd, un quinquagénaire qui a fui le centre-ville en cette belle journée de février.

« Je me laisse bercer par le bruissement des feuilles au contact de la brise. Cela me fait oublier tous les tracas d’un quotidien stressant », précisera-t-il. Par ailleurs, à Sidi Fredj, le beau temps a attiré les amoureux de la Grande Bleue.

Pour profiter de leur journée, nombreux se sont rendus au port de plaisance pour profiter un tant soit peu de la brise marine. Pour eux, rien ne vaut une promenade sur le quai et admirer une mer calme et paisible. Même ici, des chevaux et des poneys sont mis à la disposition des promeneurs. A 100 DA le tour de parking, les enfants peuvent réaliser leur exploit de cavalier. Pour immortaliser l’évènement, un photographe propose ses services à 300 DA la photo.

Longeant le pas vers le port, plusieurs familles ont loué un bateau pour s’aventurer au large. Comparativement à la saison estivale, le prix de la randonnée en mer est passé de 200 DA à 300 DA par personne. Ainsi, la journée du vendredi était ouverte à tous les extras. Par ce temps resplendissant, les pêcheurs à la ligne ont investi les rochers. Munis de leur canne à pêche, ils guettaient instantanément une belle prise pour se vanter.