Un troisième décès parmi les personnes malades, La psychose du botulisme est de retour

Un troisième décès parmi les personnes malades, La psychose du botulisme est de retour
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S’exprimant hier sur les ondes de la Radio nationale, le directeur de l’hôpital de Batna a évoqué une situation critique et inquiétante. Une intervention alarmante qui rappelle à tous que les risques d’intoxication à grande échelle ne sont pas écartés. Au contraire, le laxisme et le laisser-aller qui caractérisent certains circuits et chaînes de fabrication de produits sensibles n’ont jamais cessé de faire planer le pire au-dessus des têtes de tous les Algériens.

Le décès d’une troisième personne victime de botulisme, au CHU de Batna, a donné lieu à un climat de psychose qui est en train de se développer au sein de la population de cette ville, à l’instar de celle du reste du pays. S’exprimant hier sur les ondes de la Radio nationale, Abdelghani Belkhedim, directeur du CHU de Batna a évoqué une situation critique et inquiétante.

Une intervention alarmante qui rappelle à tous que les risques d’intoxication à grande échelle ne sont pas écartés. Au contraire, le laxisme et le laisser-aller qui caractérisent certains circuits et chaînes de fabrication de produits sensibles n’ont jamais cessé de faire planer le pire au-dessus des têtes de tous les Algériens. L’on se souvient, non sans effroi, de ce qui s’était passé durant l’été 98.

Le botulisme avait également frappé, faisant 44 morts à l’est du pays à cause du cachir. Une terrible panique avait fini par gagner les quatre coins du pays, au point que ce produit a fini par être carrément interdit. C’est désormais la guerre au cachir. Après l’apparition de cette infection microbienne dans les wilayas de Batna et de Khenchela et dont l’origine de cette toxi-infection s’est avérée être ce produit, les autorités semblent perdre le contrôle.

C’est l’état d’urgence dans presque toutes les wilayas du pays, qui intensifient les contrôles, depuis quelques semaines, pour essayer de freiner la propagation de cette maladie mortelle. Les quantités de saisies de cachir, la fermeture des commerces dans les wilayas concernées par les cas de botulisme ne suffisent pas apparemment. Il s’agit d’un enfant de 11 ans, hospitalisé depuis le 23 juin dernier en même temps que 8 autres personnes suspectées d’avoir contracté le botulisme, qui est décédé vendredi soir au service réanimation de l’hôpital, selon Abdelghani Belkhedim.

Deux décès sont déjà à déplorer alors que les jours d’une dizaine d’hospitalisés sont encore en danger tant ce mal, une fois déclaré, demeure très difficile à traiter. En effet, un autre enfant de 11 ans originaire de Kaïs dans la wilaya de Khenchela et un homme de 66 ans ayant perdu la vie il y a deux semaines des suites de la même maladie, a rappelé ce responsable.

Pour rappel, sur 9 patients hospitalisés, 2 ont pu rentrer chez eux, guéris, tandis que 4 autres, toujours sous traitement au service réanimation du CHU où leur état est qualifié de «critique» par le corps médical. Le botulisme du latin «botulinus» signifiant «boudin» est une grave maladie paralytique due à une neurotoxine bactérienne, dite toxine botulique, produite par différentes espèces de bactéries anaérobies.

A noter qu’une vaste opération de contrôle a été lancée. Des quantités du produit incriminé dans cette affaire ont été saisies à Batna et Khenchela, avait assuré, il y a quelques jours, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, invitant les citoyens à être plus attentifs à la qualité des produits qu’ils consomment en vérifiant surtout leur étiquetage et s’assurer de la date de péremption.

Les brigades de contrôle de la direction régionale du commerce de Batna ont saisi, depuis le 18 juin, près de 44 tonnes de produits alimentaires impropres à la consommation en vente dans les wilayas de Batna, Khenchela, Oum El Bouaghi, Constantine, Tébessa et Biskra, avait indiqué samedi le directeur régional du commerce, Brahim Khidri.

La marchandise saisie, d’une valeur estimée à plus de 17 millions de dinars, était constituée de viandes, de pâtisseries, de boissons gazeuses et autres produits fortement demandés durant le mois de jeûne, avait-il précisé. «La santé est un tout et l’hygiène alimentaire en fait partie», avait-il affirmé.