Un taux record par rapport aux années précédentes :61,23% de réussite au bac

Un taux record par rapport aux années précédentes :61,23% de réussite au bac

impressionnant ! Les résultats obtenus cette année au baccalauréat ont déjoué tous les pronostics pessimistes. 61,23%, tel est le taux national de réussite enregistré aux épreuves du baccalauréat pour la session 2010.

Un taux dépassant de loin celui obtenu l’année dernière (47%). Il s’agit là d’un taux record, jamais égalé depuis l’indépendance du pays.

En tête de liste du classement caracole la wilaya de Tizi Ouzou, suivie de celle de Tipasa puis, en troisième position, celle d’Alger. C’est la première fois qu’Alger se retrouve en bonne place. La meilleure moyenne enregistrée, 18,77, a été décrochée par une bachelière, Benchenouf, déjà première lauréate lors des épreuves du BEM il y a trois ans.

Les filles dépassent largement les garçons avec 64,73% contre 35,27%. 49 candidats ont réussi les épreuves avec une mention d’excellence. Selon nos sources, de faibles résultats ont été enregistrés dans les deux langues française et anglaise pour les filières lettres, philosophie et langues étrangères ; d’ailleurs, moins de 5% des bacheliers ont obtenu une note supérieure à 10 dans ces matières.

Les candidats en sciences islamiques ont obtenu, pour leur part, de bons résultats avec plus de 80% de réussite avec une note supérieure à 10 dans toutes les matières.

Quelle lecture peut-on faire de ces résultats plus que satisfaisants ? En dépit des multiples débrayages et autres tumultes, les taux de réussite aux examens de fin d’année ont été, pour les trois paliers, appréciables ! S’agit-il d’un taux réel ou d’un taux politique eu égard à une année scolaire écoulée pas du tout anodine ?

Pédagogues, enseignants et syndicalistes soutiennent à l’unanimité que ce taux n’est nullement le fruit de la réforme du système éducatif. Il est conjoncturel puisqu’il descend en dents de scie : « Le taux enregistré l’année dernière au baccalauréat était de 47% ; celui de 2007/2008 était meilleur (55%) ; cette année, il atteint les 61%. Le paradoxe c’est que les élèves ont vécu plusieurs semaines de grèves cycliques et des perturbations.

Quel est donc le secret de ce taux ? », s’est interrogé un enseignant, qui fait remarquer que le secteur de l’éducation enregistre de bons résultats lorsqu’il est secoué par des crises. Un pédagogue tente de répondre à ces interrogations en disant qu’il avait prédit une année catastrophique eu égard au bâclage dû aux mouvements de protestation ayant secoué le secteur.

« Si l’on proposait des sujets sans prendre en compte ce qui s’est passé, il y aurait un pourcentage de réussite des plus catastrophiques. Maintenant, si l’on s’arrange pour proposer des sujets simples et banals, le taux de réussite serait étonnant. Nous aurions ainsi un pourcentage politique », explique ce pédagogue.

Celui-ci est persuadé que le pourcentage est politique car les élèves ont été jugés non pas sur l’ensemble des programmes, mais uniquement sur les 60%. Ce diagnostic est établi par bon nombre d’enseignants et de syndicalistes : « Il ne faut pas crier victoire et se précipiter pour dire que ce taux est le résultat de la réforme.

Il aurait été le résultat de la réforme s’il avait été dans le prolongement des autres années. » Tout le monde s’accorde à dire que les sujets étaient très abordables, voire faciles, et que le volume des chapitres à réviser était balisé aux 1er et 2e trimestres.

D’autres estiment que les élèves ont pu décrocher le visa d’entrée à l’université grâce à leur apport individuel, notamment leur investissement dans les cours de soutien.

Nabila Amir