Un symposium sur « les transformations de l’Etat et de la société » sera organisé prochainement à Alger en collaboration avec le Forum mondial des alternatives, a annoncé mardi à Alger le directeur du forum, le Professeur Samir Amin. S’exprimant lors d’une conférence de presse animée conjointement avec M. Mohamed Seghir Babès, président du Conseil national économique et social (CNES), le Pr. Samir Amin, a expliqué que le symposium s’inscrivait dans le cadre d’une série de colloques que le forum compte organiser afin de relancer le débat autour des défis imposés aux pays du Sud par la mondialisation, et les méthodes de les relever.
« Une rencontre pour faire comprendre aux pays du Sud, dont les pays arabes, que leurs Etats et sociétés doivent engager un processus de transformation par la démocratisation et non pas par la destruction, s’impose », a soutenu cet économiste qui est également directeur du Forum mondial du tiers-monde. Le symposium, a-t-il dit, constituera également une occasion pour revenir sur l’histoire des guerres de libération dans les pays du Sud, et plus particulièrement celle de l’Algérie qui commémorera bientôt le cinquantième anniversaire de son indépendance.
« Ce symposium vise également à faire prendre conscience aux jeunes des pays du Sud qui ont recouvré leur indépendance par les armes, l’ampleur des sacrifices payés par leurs aînés pour qu’ils vivent libres », a-t-il ajouté.
Selon le Pr. Samir Amin, le Forum mondial des alternatives organisera au cours de cette année deux autres symposiums, le premier en Bolivie ou au Venezuela et concernera les pays d’Amérique latine et le second en Inde et sera destiné aux pays d’Asie.
Concernant le type de défis que les pays du Sud devraient relever pour se faire une place dans un système de mondialisation, il a cité notamment ceux de la démocratisation et de la préservation de la souveraineté nationale.
Le professeur qui préfère désormais parler de « progrès sociaux » au lieu de socialisme, a affirmé que les pays du Sud sont la cible d’un plan de déstabilisation mis en place par les grandes puissances dans le but de spolier leurs ressources naturelles.
Pour y faire face, ces pays doivent, selon Samir Amin, engager impérativement et rapidement un processus de démocratisation pour « déjouer un stratagème diabolique qui est à l’origine de la destruction de Libye et de l’Irak, et aspire à le faire aussi pour l’Egypte, la Syrie et l’Iran ». Concernant le cas de l’Algérie dans le cadre du Printemps arabe, il a estimé que « le pays qui fait l’exception a été capable de se prémunir d’une manipulation sachant pertinemment qu’une explosion sans projet alternatif signifie destruction du pays et de sa société ».
Pour sa part, le président du CNES a précisé que l’idée d’organiser un symposium des altermondialistes à Alger a été prise lors d’un entretien qu’il avait eu avec M. Samir Amin, en marge d’un Forum social mondial (FSM) tenu en février 2011 à Dakar.
« L’organisation de ce symposium a été le principal sujet de notre entretien, le Pr. Samir Amin et moi, avec le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci », a-t-il fait savoir.
Interrogé sur la date de la tenue du symposium, M. Babès que les autorités du pays ont donné leurs accord pour l’organisation de cet « important événement » dont l’échéance n’a pas encore été fixée.
Samir Amin, qui est aussi enseignant d’économie aux universités de Paris, de Potiers et de Dakar, est arrivé lundi dernier à Alger pour une visite de deux jours à l’invitation du président du CNES
