Un suspect a été tué hier dans le coup de filet, La France s’attaque aux milieux salafistes

Un suspect a été tué hier dans le coup de filet, La France s’attaque aux milieux salafistes

Voyant l’ampleur que prend leur audience dans un certain nombre de pays arabes, la France passe à l’action en lançant deux opérations coup-de-poing hier à Strasbourg et Paris, qui se sont soldées par la mort d’un suspect et l’interpellation d’une dizaine d’autres.

Un homme a été tué par la police hier en France, et une dizaine d’autres ont été interpellés dans le cadre d’une opération policière visant les milieux salafistes après un attentat le 19 septembre contre un magasin casher près de Paris, ont indiqué des sources concordantes à l’AFP.



Des sources policières ont insisté sur la détermination d’une partie des personnes interpellées qui appartiendraient aux “milieux salafistes”. Le suspect tué à Strasbourg a fait feu sur les policiers qui ont riposté, le touchant mortellement, ajoutent les mêmes sources. Celles-ci ont également indiqué qu’un autre interpellé dans la banlieue de Paris était armé et “dangereux”. Une source judiciaire a précisé que cette opération découle de l’enquête sur le jet, le 19 septembre, d’un engin explosif de faible puissance “dans une épicerie casher de Sarcelles, au nord de Paris”. Cette attaque avait légèrement blessé une personne et suscité une vive émotion dans l’importante communauté juive de cette commune populaire. L’enquête ouverte initialement par le parquet de Pontoise dans le nord-ouest de Paris a été transmise il y a quelques jours au parquet antiterroriste qui a confié l’enquête à la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et à la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire.

Les policiers sont intervenus simultanément dans plusieurs villes de France, notamment à Cannes (sud-est) où un homme a été appréhendé sans opposer de résistance. Cela n’a pas été le cas à Strasbourg, où les policiers, quand ils sont entrés au domicile d’un suspect, ont essuyé des tirs et ont dû riposter, touchant mortellement l’homme, selon les premiers éléments de l’enquête. Sa compagne a été interpellée. Trois policiers ont été légèrement blessés, l’un d’eux a reçu une balle au niveau de la tête et une autre au niveau du cœur, arrêtées par son gilet pare-balles et son casque de protection. Au moment de l’attaque de Sarcelles, les enquêteurs s’étaient refusés à évoquer un lien avec l’atmosphère tendue de l’époque : quelques jours plus tôt, des slogans antisémites avaient été scandés lors d’une manifestation islamiste non autorisée près de l’ambassade des États-Unis à Paris, organisée pour protester contre le film islamophobe Innocence of Muslim. La veille, l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo avait publié des caricatures du Prophète (QSSL). Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) avait toutefois redouté “que cette attaque ait un lien avec l’explosion de violence qui a suivi la diffusion du film contre l’Islam”. L’ambassadeur d’Israël en France, Yossi Gal, avait condamné une “agression antisémite”. L’attaque était intervenue à un moment où le commerce était très fréquenté, entre le début du nouvel an juif et Yom Kippour. Deux personnes vêtues de noir et portant une capuche, selon un témoin de la scène, avaient jeté un engin explosif qualifié par la police de “faible puissance”. Les agresseurs avaient pris la fuite.

M. T. /Agences