Le ton monte d’un cran entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP).
Devant le non-dénouement de leur situation, les praticiens de santé publique sont passés à l’action hier en entamant une grève nationale de trois jours. Les médecins généralistes, les pharmaciens et les dentistes ont, en effet, massivement répondu à l’appel à une grève de trois jours de leur syndicat.
Ce dernier tiendra son conseil national ce jeudi pour évaluer la situation et réfléchir aux mouvements de protestation à entreprendre.
Le président du SNPSP s’est félicité de la mobilisation des adhérents. Il affiche sa satisfaction avec un taux de suivi de 65% à l’échelle nationale, compte tenu des menaces et intimidations à l’encontre des médecins grévistes.
Le taux de suivi de ce mouvement de grève oscille entre 75 et 80% dans les wilayas de Constantine, Sétif, Annaba et Batna, alors qu’il est de 60 à 70% dans les wilayas d’Alger, Tizi-Ouzou, Blida et Médéa. Par ailleurs, Le président de ce syndicat, le docteur Lyes Merabet, a dénoncé vigoureusement les déclarations du ministre de tutelle dans lesquelles il a indiqué que cette action est illégale et qu’aucun préavis de grève n’a été déposé.
Le SNPSP a exprimé sa déception devant de telles déclarations, « dont l’objectif principal est de casser le mouvement de grève par le chantage et la menace ». « C’est grave comme propos », a-t-il martelé.
« On refuse que le ministre de la Santé fasse dans des déclarations de menaces et d’intimidations », a-t-il déclaré. « Nous sommes dans un conflit de travail, qui n’a rien avoir avec d’autres aspects », a-t-il encore indiqué.
En dépit des menaces proférées par le ministre, les praticiens de santé publique campent sur leur position et se disent déterminés à aller jusqu’au bout afin de faire aboutir leurs revendications.
Le président du SNPSP a fait savoir qu’aucune décision de justice ne nous a été notifiée. Il a appelé au respect des engagements et des assurances pris par le premier responsable du secteur lors de l’audience du 24 février passé.
A travers cette action, les blouses blanches veulent dénoncer la multiplication des actes de violence physique et verbale à l’égard du personnel soignant des établissements de santé publique, et ce, a-t-il dit, en l’absence de mesures de protection concrètes.
Il y a lieu de rappeler que la plateforme de revendications des blouses blanches s’articule autour de l’accès au droit d’apporter des aménagements au statut particulier, resté figé depuis 2008, de la préservation d’un reliquat de l’ancienneté pour les praticiens concernés par la non-application de l’instruction 968 de Monsieur le Premier ministre et de l’engagement non tenu de leur organiser un concours d’accès au 3e grade avant le 31/12/2015 ».
Ils exigent également l’alignement de l’ancien et du nouveau diplôme pour le médecin dentiste et le pharmacien, avec classification du doctorat sur la grille des salaires de la fonction publique, ainsi que l’assainissement de la situation financière induite par l’intégration, depuis le mois d’août 2015, des praticiens médicaux dans le grade de « principal » et « en chef ».