Ce qui a été annoncé, dans la matinée d’hier, comme un simple sit-in de dénonciation devant le siège de la mairie de Tadmaït, 20 kilomètres à l’ouest de la ville de Tizi Ouzou, à l’effet de contester la liste nominative, affichée, des bénéficiaires des aides octroyées suite aux intempéries de l’année 2012, a finalement tourné à l’émeute.
Les heurts ont éclaté à 11h après l’intervention musclée des forces antiémeutes pour évacuer les locaux de la mairie qui venaient d’être investis par les manifestants en colère qui ont commencé à s’adonner au saccage. Les manifestants ont également barricadé les principales artères de cette petite ville à l’aide de pneus brûlés et autres objets hétéroclites. Selon des sources concordantes, les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre ont causé pas moins de six blessés qui ont été transférés à la polyclinique de Tadmaït.
Les centaines de contestataires reprochent au premier magistrat de la commune d’avoir pratiqué le “favoritisme” dans l’attribution de ces aides, octroyées sous forme d’un quota du programme d’habitat rural d’un montant de 70 millions. Les protestataires revendiquent, entre autres, “une enquête indépendante sur l’octroi des subventions à certaines familles, suite aux intempéries de l’année passée”, tout en se demandant comment “des familles touchées par les intempéries ont été écartées de cette liste”.
De son côté, le maire de Tadmaït, Omar Meziane, a expliqué que la liste a été établie sur la base des constats et du recensement des dégâts, effectués par le service technique de l’APC. “Les personnes qui ont participé à cette action de protestation ont confondu entre aide sociale et aide dans le cadre des intempéries”, explique le président d’APC, précisant que “les aides en question ne sont pas des aides sociales attribuées aux nécessiteux mais plutôt à des personnes dont les habitations ont été touchées par les intempérie de 2012”, a-t-il expliqué, assurant que “les noms affichés sont tous concernés par les intempéries de l’année passée”.
Pour lui, cette action de protestation n’est que le fruit d’une manipulation.
Un communiqué de la cellule de communication de la wilaya de Tizi Ouzou a démenti hier l’information selon laquelle des manifestants ont été blessés durant ces échauffourées, précisant toutefois que “grâce au professionnalisme des éléments de la sûreté de wilaya, aucun citoyen n’a été blessé. Cependant, il est enregistré quelques blessés légers parmi les éléments de la Sûreté nationale et l’arrestation de six personnes parmi les perturbateurs”, lit-on dans le document qui a annoncé, par ailleurs, “l’annulation de la liste établie par l’APC et de déléguer l’inspection générale de la wilaya aux fins de vérification”.
K. T