Un sit-in de soutien au journaliste Abdessami Abdelhaï interdit à Alger

Un sit-in de soutien au journaliste Abdessami Abdelhaï interdit à Alger

La police est intervenue mercredi pour interdire aux journalistes et citoyens la tenue d’un rassemblement de soutien à Abdessami Abdelhaï.

La main lourde de la police a sévi. Le pouvoir a encore une fois décidé d’empêcher une manifestation à Alger. Mercredi, un renfort de policiers a investi l’entrée de la Maison de la presse Tahar Djaout pour empêcher la vingtaine de manifestants venue dénoncer l’incarcération du journaliste Abdessami Abdelhaï.

Aucune chance n’a été laissée aux manifestants de déployer leurs banderoles, encore moins de lancer leurs slogans en soutien au journaliste incarcéré. Le rassemblement a été étouffé dans l’oeuf comme le fait souvent le système répressif depuis quelques années.

N’ayant pu se ressembler à l’extérieur, les manifestants se sont contentés d’un sit-in à l’intérieur de la maison de la presse au tout début de l’après midi.

Abdessami Abdelhaï est en détention provisoire à la prison de Tébessa depuis le 18 août 2013. Journaliste à la station régionale de la radio de Tébessa, Abdessami était aussi correspondant local du quotidien arabophone Jaridati, un journal de Hicham Aboud, interdit par le pouvoir. Que reproche le pouvoir à Abdessami Abdelhaï ? Il est accusé d’avoir aidé Hicham Aboud, son directeur de l’époque, à prendre la fuite vers la France.

Selon un communiqué de Reporters sans frontières, « il a été placé en garde à vue pendant plus de cinq jours selon son avocat, une durée non motivée qui dépasse la période légale de placement en garde à vue de 48 heures, et au cours de laquelle il aurait subi de mauvais traitements au sein de plusieurs services de sécurité ». Depuis cette date, le journaliste croupit en prison sans jugement. Ni explication.

Nous savions depuis toujours que le pouvoir faisait peu cas de la justice. La presse et la liberté qu’il se tague d’assurer est une fiction. En l’espèce, le cas de ce journaliste est emblématique des limites de la libertés de la presse.

C’est la deuxième fois qu’Abdelssami Abdelhaï passera, seul et malade, les fêtes de fin d’année loin de sa famille.

L. M.