Un secteur de grande importance délaissé par les pouvoirs publics,Sous-traitance : beaucoup reste à faire

Un secteur de grande importance délaissé par les pouvoirs publics,Sous-traitance : beaucoup reste à faire

La création de petites entreprises spécialisées dans la production de petites pièces de rechange ou de services tarde à décoller dans notre pays.

Les grandes entreprises publiques sont contraintes de recourir à l’importation ou de faire appel à d’autres petites entreprises étrangères pour s’assurer les services nécessaires au développement de leurs activités. La facture d’importation annuelle de pièces de rechange et d’équipement avoisine les 7 milliards de dollars.



Et ce n’est pas seulement en termes d’importation que le secteur de sous-traitance revêt une importance particulière dans l’économie de tout pays aspirant à s’inscrire dans une dynamique de développement durable.

Car créer de petites entreprises nationales de sous-traitance permet également de résorber le chômage. En dépit des importantes potentialités dont dispose l’Algérie dans ce domaine, la sous-traitance demeure au stade embryonnaire. «Notre pays dispose de tous les moyens pour se lancer dans la sous-traitance. A commencer par les grandes entreprises publiques, telles que Sonatrach, Sonelgaz, Saidal, Snvi… Des sociétés appelées «donneurs d’ordre» car elles peuvent commander leurs besoins en pièces de rechange ou de services auprès de petites entreprises nationales sous-traitantes. Nous avons également un marché important, des compétences humaines, du foncier… Malheureusement, toutes ces potentialités sont restées inexploitées», a déploré, récemment, Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME-PMI auprès du ministère de l’Industrie. Actuellement, seules 350 entreprises nationales de sous-traitance existent en Algérie, un nombre très insignifiant par rapport aux importantes potentialités qu’offre le marché national. La plupart de ces entreprises exercent dans le secteur de l’industrie mécanique et des services. Toutefois, leur apport est loin de répondre aux attentes. Le président de l’Union des professionnels de l’industrie automobile et mécanique (Upiam), Brahim Bendriss, a souligné que les entreprises de sous-traitance travaillant avec la Société nationale des véhicules industriels (Snvi) ont livré, en 2003, l’équivalent de quatre millions d’euros de pièces de rechange.

Un apport qui n’a, malheureusement, pas connu d’évolution depuis en raison de l’absence d’une stratégie d’extension des capacités de production de ces petites entreprises spécialisées, les lourdeurs bureaucratiques et le refus des banques d’octroyer des crédits. Les secteurs du bâtiment et des travaux publics, qui connaissent un volume important d’investissement ces dernières années, peuvent également offrir des opportunités pour les entreprises de sous-traitance, a estimé, pour sa part, Idriss Lounis Khoudja, secrétaire général de l’Union générale des entrepreneurs algériens. «Le projet de l’autoroute Est-Ouest et les projets de construction des milliers de logements à travers les différentes régions du pays devaient être mis à profit pour le lancement de nombreuses entreprises de sous-traitance, afin qu’elles apportent leur contribution et surtout pour acquérir de l’expérience et les technologies en travaillant avec les grandes entreprises étrangères, auxquelles sont confiés ces projets», a-t-il estimé. Malheureusement, déplore M. Khoudja, nous n’avons pas su tirer profit de cette situation.