Un responsable du FFS critique le slogan « État civil non militaire »

Un responsable du FFS critique le slogan « État civil non militaire »

Alors que le parti vit actuellement une crise interne, qui tourne essentiellement autour des dernières démarches de la Direction du parti, fortement mises à l’index par la base militante, notamment la rencontre avec le président, un responsable du parti livre son analyse, du coup celle de l’instance présidentielle, sur la situation politique actuelle du pays.  

Il s’agit Samir Bouakouir ancien secrétaire général du FFS et actuel conseiller politique du nouveau président du parti. D’emblée, ce responsable du plus vieux parti d’opposition revient sur la reprise du mouvement de la contestation populaire Hirak.

Dans un entretien accordé à l’agence Sputnik dans sa rubrique consacrée à l’Afrique, Samir Bouakouir commence par noter le retour du Hirak. Cependant, de son point de vue, « nous n’assistons pas à un retour du Hirak tel que nous l’avons connu en février 2019 », mais plutôt « à quelque chose de nouveau, d’inquiétant et même de dangereux pour la stabilité et la cohésion nationale ».

Dans ce sillage, le conseiller politique du président du FFS évoque les slogans du mouvement populaire déplorant que les slogans du mouvement du 22 février ont laissé place à de nouveaux slogans lors de la reprise des manifestations en ce début de l’année 2021.

Selon lui, « les mots d’ordre « Djeich Chaâb Khawa Khawa ! » ou « Non à l’ingérence étrangère ! » ont laissé place à des slogans grossiers, provocateurs et guerriers, visant ouvertement le cœur de l’État et l’institution militaire ». Ici l’intervenant cite « État civil et non militaire !», tout en attribuant le nom « du « Hirak » actuel, ou « néo-Hirak » » aux manifestations populaires observées ces dernières semaines au niveau territoire national.

Le « néo-Hirak »

S’agissant des dernières réactions des Nations Unies concernant le mouvement Hirak et les dénonciations, il estime que le haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, en l’occurrence Michelle Bachelet, est « visiblement désinformée, est devenu un instrument aux mains d’islamistes radicaux et de courants « ethnicistes », autonomistes et séparatistes ».

Revenant sur ce qu’il a qualifié de « néo-Hirak », le conseiller politique de l’instance présidentielle du FFS évoque, encore une fois, la radicalisation du mouvement qui est, selon lui, « le fait d’individus, de groupes et de sectes politico-idéologiques, en Algérie et surtout à l’étranger ».

Ces mêmes groupes, continue-t-il, sont « inscrits dans des logiques « atlantistes » des « révolutions » dites non-violentes à portées exclusivement géostratégiques inspirées de Gène Elmer Sharp, à l’exemple des révolutions colorées, dont la bande à Zitout est l’un des principaux porte-drapeaux ».

« Il est insensé d’imaginer un changement sans l’accompagnement de l’armée »

Et comme solution de sortie de la crise actuelle et « dans le but d’éviter l’embrasement », le FFS, par le biais de l’intervenant, préconise « l’accompagnement de l’institution militaire ». Plus loin encore, il estime « qu’il est politiquement insensé d’imaginer un profond changement démocratique sans l’accompagnement de l’institution militaire ».

Pour lui, « ceux qui s’en prennent aujourd’hui à l’armée n’ont pas pour objectif la construction d’institutions démocratiques, ils veulent nous ramener aux années 1990 et plonger à nouveau le pays dans la violence sanguinaire ».

Il convient de noter que les dernières positions de la Direction actuelle du FFS ont suscité de vives réactions, notamment de la part de la base militante du parti, qui évoque à chaque fois « le combat des anciens du parti ».

Sur ce point précis, il convient de rappeler que le père fondateur du plus vieux parti d’opposition Hocine Ait Ahmed avait toujours était inflexible sur certains points. « Ni État policier, ni République intégriste », avait-il toujours dit. À voir les dernières positions du parti, il reste qu’à se demander s’il s’agit de tout un revirement des positions du FFS ou bien d’une révision des points de vue conformément à la situation actuelle ?