Des milliards de dinars ont été puisés de manière illégale du trésor public depuis l’année 2010. Il s’agit d’un montant colossal pour couvrir les avantages fiscaux accordés aux investisseurs au titre de projets Andi et Ansej, a-t-on appris d’une source judiciaire.
En effet, pas moins de 230 bénéficiaires de véhicules de transport public (bus) accordés dans le cadre de l’Andi et de l’Ansej à travers les villes de Meftah, Larbaa, Blida, Hassi Messaoud, Ouargla, Chlef et Ténès ont été interpellés récemment par le parquet d’El Attaf, dans la wilaya de Aïn Defla, pour vérifier l’authenticité des cartes grises, les factures d’achat et la nature de la carte jaune à la suite de falsifications découvertes durant le mois dernier dans les communes de Oued Fodda et Ténès, indiquent nos sources.
Il s’agit, en fait, d’un réseau qui achète des véhicules neufs de transport public à des prix très bas, taxés d’incessibilité ou hypothéqués par les banques algériennes qui soutiennent les crédits au profit des bénéficiaires de l’Andi et de l’Ansej.
Ce groupe de personnes (70 individus) sont placés sous contrôle judiciaire. Ils ont falsifié les documents des véhicules, notamment la carte jaune pour les vendre sans difficulté aucune dans les marchés de voitures d’occasion, a précisé une source judiciaire.
Le pot aux roses a été découvert par le parquet d’El Attaf, lorsqu’un magistrat a vérifié la décision mentionnée légalement sur la carte grise d’un véhicule déjà vendu prouvant que celui-ci demeure toujours hypothéqué par les banques.
Ces vrais «barons», qui ont bâti des fortunes illégalement, ont profité des majorations de 30% et 17% qui représentent respectivement les taxes de dédouanement et la TVA, destinées aux véritables bénéficiaires de l’Andi et l’Ansej, notamment.
Selon nos sources, un chef de daïra et des employés au service des cartes grises exerçant dans la wilaya de Chlef qui vraisemblablement auraient été floués par les falsifications, ont été convoqués la semaine passée par le parquet d’El Attaf pour répondre des opérations de transactions de bus, sans vérifier les décisions mentionnées initialement sur les cartes grises, affirme
la même source. A l’heure actuelle, deux bus ont été mis en fourrière par les services judiciaires. Affaire à suivre.
Saïd B.