Les citoyens parcourent encore de longues distances pour bénéficier des prestations bancaires.
L’extension du réseau bancaire en Algérie reste, en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics ces dernières années, encore faible et en deçà des attentes et des espérances des citoyens en la matière. La norme mondiale, qui est d’une banque pour 8000 habitants, est loin d’être atteinte en Algérie.
En effet, de nombreuses communes, voire des chefs- lieux de daïras dans certaines wilayas, notamment de l’intérieur du pays, sont encore dépourvues de la moindre agence bancaire. Les citoyens parcourent encore de longues distances pour bénéficier des prestations bancaires.
L’Algérie qui a été classée en 2009 par l’Union des banques maghrébines (UBM) loin derrière le Maroc et la Tunisie avec seulement 1131 agences contre 2632 agences pour le Maroc et 1102 pour la Tunisie qui n’a qu’un tiers de la population de l’Algérie, aura toujours des difficultés à couvrir l’ensemble du territoire national, en raison de la grande superficie du pays, souligne un banquier qui indique aussi que l’ouverture de nouvelles agences bancaires suppose aussi le recrutement de personnel et la location de locaux ou leur acquisition.
Ces dépenses supplémentaires n’arrangent pas la tutelle, dans la mesure où une banque est faite pour être rentable et non pour constituer une source de dépenses. L’autorisation de l’Algérie pour l’implantation de plusieurs banques étrangères à travers le territoire national aux termes des conventions préalables signées entre les deux parties, afin d’augmenter un tant soit peu ce taux de couverture n’a pas produit, en raison du choix de ces dernières de s’implanter uniquement dans les grands centres urbains, l’effet escompté.
Cet état de fait s’est répercuté négativement sur le taux de bancarisation des Algériens qui, malgré l’assouplissement par la tutelle des procédures d’ouverture d’un compte bancaire, en le ramenant, rappelons-le, à deux ou trois pièces administratives seulement, le taux de bancarisation reste très faible.
Ce dernier est en train d’entraver la mise en oeuvre des différentes démarches initiées par les pouvoirs publics concernant, entre autres, l’emprunt obligataire auquel beaucoup de personnes aimeraient bien souscrire, mais faute d’agences bancaires, ne peuvent pas le faire, cela d’une part.
D’autre part, le nombre insuffisant des banques, a empêché les retraités de bénéficier des mesures exceptionnelles prises à leur profit par la tutelle, à savoir la possibilité de retirer leurs pensions des banques au lieu des bureaux de postes qui sont souvent exigus et submergés. L’autre frange qui ne cesse d’exprimer son mécontentement eu égard à cette lacune, est celle des jeunes désirant bénéficier des dispositifs de l’aide à la création d’entreprises dans le cadre de l’Ansej, de l’Anjem et de la Cnac.
Le passage obligatoire par une banque pour ces jeunes qu’il faut chercher à des dizaines de kilomètres de leurs lieux de résidence, est un vrai casse-tête qui a fini par dissuader plus d’un de prendre l’initiative et bénéficier de cette aubaine au même titre que leurs semblables des régions où les agences bancaires existent.
Par ailleurs, la faible couverture du territoire national par un réseau bancaire suffisant, fait perdre aux banques, en d’autres termes, à l’économie nationale, d’avoir des dépôts supplémentaires en argent que beaucoup de particuliers veulent y déposer pour avoir des intérêts. A défaut, cet argent est en train de profiter au marché informel qui échappe à tout contrôle et va à l’encontre des intérêts de l’économie nationale.