Un coffret de trois DVD regroupant cinq documentaires du réalisateur algérien Malek Bensmaïl seront mis en vente début février en France.
Ce sont donc huit heures 15 minutes de pur cinéma sur l’Algérie, société et histoire. Ces films sont le fruit d’un passion travail du réalisateur. Bensmaïl représente le nouveau cinéma algérien, plus actuel, tourné vers le quotidien, la vie et l’avenir. Ce coffret est une plongée inédite dans l’Algérie contemporain. L’écriture cinématographique de Malek Bensmaïl tranche résolument avec ce qu’on connaît du cinéma algérien. Malek c’est l’oreille, les yeux pour une société en perpétuelle construction.
Il y a dans ce coffret le premier Aliénations sorti en 2004. Un documentaire de 1h45 qui retrace au quotidien la vie de médecins et malades de l’hôpital psychiatrique de Constantine. A travers la caméra, le documentariste brosse un panel de souffrances vécues par les Algériens.
Le Grand jeu sorti en 2005 (1h29). Ce film est un moment majeur de l’histoire politique du pays. Le réalisateur a fixé pour la postérité des images saisissantes d’un grand jeu politique : la campagne présidentielle de 2004. Pour ce documentaire, Malek Bensmaïl a suivi Ali Benflis ancien SG du FLN et ancien premier ministre et néanmoins adversaire de Bouteflika.
La Chine est encore loin réalisé en 2008 figure aussi dans le coffret. D’une durée de 1h58, ce documentaire est une autre plongée dans l’histoire de l’Algérie. A la Malek Bensmaïl bien entendu. Le scénario ? Novembre 1954, les Aurès. Un couple d’instituteurs français et un caïd sont les premières victimes de la lutte pour l’indépendance de notre pays. Un demi-siècle plus tard, le réalisateur livre sa caméra à cette région farouche, dure, âpre et révolutionnaire. Bensmaïl filme des témoins de l’époque, revient vers les écoliers d’aujourd’hui pour construire un film fort, saisissant et plein d’humanité.
Deux autres films documentaires sont à retrouver dans ce coffret : Des Vacances malgré tout, sorti en 2000 et Dêmokratia, une fiction de 17 minutes. Enfin, il y a aussi la conversation de Malek Bensmaïl avec Jean-Philippe Tessé (Les Cahiers du cinéma). Des films à voir et à revoir pour tenter de comprendre l’Algérie. Reste à souhaiter que ces films soient mis en vente en Algérie également pour qu’ils retrouvent aussi leur public. Ce qui est malheureusement peu probable quand on connaît l’absence de réseau de diffusion et l’affligeante démission du département de la culture en la matière.
Yacine K.