Un regain d’intérêt pour le patrimoine et les musées est observé, depuis quelques temps, chez le citoyen algérien qui n’hésite plus à franchir les portes des musées et adopte un nouveau regard vis-à-vis de ces lieux, relégués au dernier échelon de ces préoccupations, ont estimé, à l’unisson, des chefs de départements de recherches et conservateurs des musées d’Alger, en marge d’une rencontre organisée, mardi, au musée des arts et des traditions populaire de Médéa.
Si l’affluence enregistrée au niveau des grands musées de la Capitale, baromètre du niveau de fréquentation dans ce domaine, reste, selon ces responsables de musées, en deçà de ce qui est espéré et attendu, il n’en demeure pas moins, que la tendance observée au cours des dernières années, augure d’un avenir prometteur pour ce secteur, précisent-on.
Au delà de l’aspect quantitatif, dont l’importance est cruciale pour mesurer la relation qu’entretien le citoyen algérien avec les « antres » de l’histoire qui meublent nos cités, un début de « réconciliation » par rapport à l’histoire, de manière générale, est entrain de s’opérer au sein de franges importantes de la société, a indiqué à l’APS, Mme Amel Soltani, chef de département des recherches et de la conservation au musée des Antiquités d’Alger, en faisant remarquer que les visiteurs sont, pour la plus part, très ravi de se retrouver à l’intérieur de ces « antres » de l’histoire.
Outre l’effet de curiosité, que la visite d’un musée suscite chez le visiteur qui vient pour la première fois, beaucoup, notamment parmi les habitués, ressentent un grand plaisir en découvrant des choses ignorés, poursuit-elle, en affirmant que nombre d’entre eux expriment une réelle volonté de découvrir leur histoire et ne s’empêchent pas de « harceler » leur guide de questions.
Cette quête des « détails de l’histoire » est « stimuler », dira-t-elle, par la valeur et la richesse des collections exposées dans le musée et incite le visiteur à pousser davantage sa curiosité et son désir d’apprendre le maximum de chose sur ce qui l’entoure.
Plus proche encore de nous, sur le plan historique et matériel, le musée des arts et des traditions populaire de la basse casbah d’Alger constitue un détour incontournable pour les « nostalgiques » du vieux Alger. Pour la chef de département de recherche de ce musée, Nacéra Azzoug, le constat ne souffre d’aucun équivoque, beaucoup parmi les visiteurs qui franchissent les portes du musée, notamment les natifs de la Casbah et ses alentours, ont cette impression de revivre une page de leur histoire, pas très lointaine d’eux.
D’ailleurs, c’est cette impression de retrouver d’anciens repères et les détails qui ont fait le quotidiens des aïeux qui explique l’affluence grandissante que connaît ce musée et l’attrait qu’il exerce sur certains type de visiteurs, a-t-elle soulignée, non sans évoqué, l’impact au sein de la population féminine issue des quartiers limitrophes du musée des séances d’initiation aux techniques de tissage et de broderie ancienne, organisés en atelier à l’intérieur du site.
En sus de l’opportunité de perpétuer et de sauvegarder un savoir faire ancestral, en déperdition, ce type d’animation a pour objectif également d’attirer davantage de visiteurs parmi cette catégorie de la société et de refaire revivre ces lieux, a-t-elle conclue