Selon l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les Algériens consomment près de 49 millions de baguettes de pain chaque jour. De ce fait, ils occupent le premier rang des consommateurs de pain dans le monde.
Sur le même rapport, il ressort que l’Algérie occupe la 4e place mondiale en terme de qualité du pain, derrière la France, les Etats-unis et les Philippines.
Le rapport de la FAO estime que les Algériens ont pratiquement doublé leur consommation de pain, la portant de 20 à 49 millions de baguettes. La FAO donne une explication bien simple: elle estime que «les Algériens consomment le pain avec tous les aliments qu’ils prennent pendant la journée». Pourquoi cette surconsommation de pain ? Les chiffres avancés par le rapport de la FAO reflètent-ils la réalité ?
Le secrétaire général de la Fédération algérienne des boulangers, Youcef Khalafat, a dernièrement également cité ce chiffre de la FAO en apportant des nuances.
Il a estimé que beaucoup de boulangers trichent sur le poids du pain, au lieu de faire une pâte avec 250 grammes pour chaque baguette de pain, certains boulangers n’en mettent que 180 grammes. Il y a donc tricherie sur la marchandise. Et la FAO n’a pas pris en compte cet aspect dans ses calculs de consommation.
Une autre raison est avancée pour expliquer cette première place que nous a octroyé la FAO. Il reste que le pain est le seul aliment qui est encore à la portée de tout le monde, son prix est bas, grâce à la subvention de l’Etat.
Disponibilité du pain durant le Ramadhan: Les boulangers rassurent
Le président de l’Union nationale des boulangers compte rappeler les 30% d’artisans en congé annuel sur un total de 13.500 boulangers recensés sur le territoire national. Il envisage de saisir le ministère de tutelle afin de rouvrir les autres 10% contraints de baisser rideau à cause de la cherté des charges et de la matière première.
L’Union nationale des boulangers rassure les consommateurs sur la disponibilité du pain durant le mois de Ramadhan. «Nous avons lancé un appel à tous les boulangers pour reprendre le travail et assurer la disponibilité du pain durant le mois sacré », a affirmé, hier, Youcef Khalafat, président de la corporation affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Cependant, la réunion de concertation prévue hier avec le ministère du Commerce est reportée pour demain, a-t-il annoncé.
Outre la corporation des boulangers, la réunion verra la participation des représentants des ministères du Commerce, de la PME, de l’Energie, de l’Environnement et celui des Finances représenté par le secteur des Impôts. « Nous avons élaboré un rapport détaillé sur la situation des boulangers que nous allons présenter lors de cette rencontre en vue de trouver des solutions durables, et nous avons la promesse du ministère du Commerce », a indiqué Youcef Khalafat.
Ce dernier s’est montré confiant et optimiste quant à l’issue de la réunion de demain, où « tous les problèmes des boulangers seront passés au crible ». Pour cela, le président de l’Union nationale des boulangers compte rappeler les 30% d’artisans en congé annuel sur un total de 13.500 boulangers recensés sur le territoire national. Aussi envisage-t-il de saisir le ministère de tutelle afin de rouvrir les autres 10% contraints de baisser rideau à cause de la cherté des charges et de la matière première.
Les revendications de la corporation des boulangers s’articulent autour de l’indemnisation des pertes financières subies à cause des coupures d’électricité. A ce titre, «Sonelgaz a indemnisé la première partie des boulangers l’année dernière, mais n’a pas encore équipé les boulangeries en générateurs électriques tel que convenu », a déploré Youcef Khalafat.
Ils interpellent également le ministère de l’Environnement afin de supprimer la taxe écologique infligée aux boulangers dont le montant s’élève à 9 mille DA par an. « Nous ne comprenons pas en quoi un boulanger pourrait nuire à l’environnement», s’est interrogé notre interlocuteur.
La révision des prix du pain étant la principale revendication, les boulangers suggèrent l’installation d’une commission d’expertise au ministère du Commerce.
Ladite commission est appelée à se déplacer sur le terrain dans la perspective d’évaluer le prix de revient de la baguette de pain, en prenant compte la cherté des charges et de la matière première que subissent les artisans. « C’est cette commission d’expertise qui décidera de la marge bénéficiaire à céder aux boulangers », a proposé le président de l’Union nationale des boulangers.
Mokrane Chebbine