Un journal français, “La Dépêche” rapporte dans son édition de dimanche les pérégrinations d’un document d’archives qui s’est retrouvé, on ne sait par quel miracle, dans des circuits de vente.
Le même journal indique qu’un “document sensible exhumé de l’histoire franco-algérienne a bien failli être vendu au nez et à la barbe de l’État français”.
En effet, précise La Dépêche, “les archives nationales (françaises) viennent de s’opposer à la vente aux enchères, à Toulouse, du procès-verbal de Ahmed Benbella, l’ex-leader du FLN et arrêté par l’armée française en octobre 1956 alors qu’il devait se rendre en Tunisie”.
“Ce document de trois pages intitulé “procès-verbal de l’acte d’inculpation d’Ahmed Benbella” portait le numéro 343-1 et a été publié sur la gazette Drouot avant de rejoindre l’hôtel des ventes de Saint-Aubin, à Toulouse, pour une vente aux enchères du 30 mai.
Mais, indique La dépêche, ce PV d’audition a été retiré au dernier moment de la vente et a rejoint les archives nationales en toute discrétion suite à l’intervention efficace du correspondant “objets d’arts”, de la police judiciaire toulousaine. “J’ai reçu ordre des services de l’État de bloquer la vente de cette pièce car elle n’avait pas vocation à se retrouver aux enchères”, explique, Marc Labarbe, commissaire-priseur de l’hôtel des ventes de Saint-Aubin, à Toulouse. Alors qu’il était encore entre les mains d’un expert, le document est reparti dans les placards des archives nationales.
De main en mains…
La dépêche rapporte qu’un “acheteur potentiel était prêt à débourser la coquette somme de 10. 000 € pour acquérir ces trois bouts de papier, signés de la main d’Ahmed Benbella, décédé en avril 2012 et qui deviendra le premier président de l’Algérie indépendante de 1963 à 1965″.
Lors de cette audition réalisée par les agents de la DST, le contre-espionnage français, à Alger, on apprend que Benbella est en possession de quatre passeports avec des noms différents et qu’il s’apprêtait à rejoindre Tunis en avion avec des dirigeants du FLN, pour étudier “une solution pacifique à la question algérienne”.
Cinquante sept ans plus tard, comment ce document, un temps classé secret-défense, s’est retrouvé sur le circuit commercial ? Selon certaines sources, il aurait “voyagé” de main en main à la faveur de successions, probablement dans l’entourage de Robert Lacoste, gouverneur général de l’Algérie en 1956, sous le gouvernement Guy Mollet. Une thèse qui fait toujours l’objet de vérifications. L’histoire de ce “PV interdit”conserve tout son mystère” conclut le journal.