A. Zerzouri

«Nous avons alerté les autorités compétentes, administrative et judiciaire, pour prendre en charge ces cas, car leur place n’est pas dans la rue mais dans un centre psychiatrique», dira-t-il. «Et les familles de ces malades, où se cachent-elles, si l’on tient compte du fait que les centres psychiatriques n’ont pas la capacité de prendre en charge tous les malades mentaux ? C’est désolant de le relever, mais les familles abandonnent dans la rue leurs malades atteints de troubles psychiques, fait constater notre interlocuteur, chose qui augmente encore leur agressivité». Les malades mentaux sont souvent pris à partie par les jeunes qui les taquinent, allant jusqu’à les agresser et prendre la fuite, provoquant un sentiment de peur et une réaction défensive chez le malade, le poussant à chercher à se défendre par tous les moyens, d’où le recours aux armes blanches pour pouvoir se défendre contre les agresseurs.
Selon le docteur H. Rabah de l’hôpital psychiatrique de Djebel El Ouahch, le malade mental n’a pas automatiquement un comportement violent, et si tel est le cas, il faut voir quels sont les facteurs qui ont transformé son comportement et l’ont rendu dangereux. Citant dans ce sillage une probable perturbation dans la prise des doses de médicaments et autres influences de la rue sur la santé mentale déjà mal en point, non sans relever particulièrement l’abandon des malades par leurs familles, qui « enfonce le clou de la solitude et des souffrances du malade», dira-t-il. Pour sa part, le président de l’association «El Hayat» demande une intervention rapide pour trouver une solution à ce problème qui inquiète à plus haut point les citoyens. «Nous craignons le pire si on ne s’occupe pas rapidement de ce problème», soulignent les termes de la correspondance adressée au wali et aux autorités judiciaires.