Un premier trimestre sans perturbation,L’effet du départ de Benbouzid ?

Un premier trimestre sans perturbation,L’effet du départ de Benbouzid ?

Une fois n’est pas coutume, le premier trimestre s’est achevé sans perturbation. Aucun mouvement de grève n’est venu perturber les trois premiers mois de l’année scolaire depuis l’arrivée du successeur de Benbouzid. La trêve va-t-elle durer jusqu’à la fin de l’année ?

En héritant du secteur de l’éducation, Abdelatif Baba Ahmed était en droit de penser qu’il s’agissait d’un cadeau empoisonné. Les trois paliers de l’éducation sont en effet depuis plusieurs années secoués par des mouvements de grève. Les syndicats autonomes du secteur qui ont fait des démonstrations de force de taille ont régulièrement paralysé le secteur, faisant même planer le spectre d’une année blanche.

Depuis septembre, l’heure est à l’accalmie. Serait-ce dû au changement au niveau du ministère ? Assiste-ton à un changement de style ? L’une des premières actions initiées par le nouveau locataire du ministère de l’Education aura été de reprendre langue avec les syndicats. Des réunions se tiennent régulièrement. Si elles ne sont pas toujours concluantes ni couronnées de procès-verbaux engageant les deux parties, elles ont l’avantage de maintenir un contact entre elles. La trêve qui aura caractérisé ce premier trimestre est également due au fait que le plus gros des dossiers posés par les syndicats autonomes a été réglé ou est en phase de l’être. Le statut particulier, le régime indemnitaire et les œuvres sociales auront été à l’origine de plusieurs mouvements de protestation, n’épargnant aucun palier. Si des syndicats autonomes continuent de réclamer la révision d’un ou de plusieurs articles contenus dans les deux textes, on est aujourd’hui loin des points de crispation qui avaient perduré. Le dossier de la gestion des œuvres sociales qui, à lui seul, avait nécessité une bataille de longue haleine, n’est également pas totalement réglé. La commission des œuvres sociales continue de dénoncer des blocages.

Les syndicats autonomes continuent également de réclamer des discussions autour des postes aménagés au profit des enseignants souffrant de maladies professionnelles, la santé du travail, les primes spécifiques aux zones du Sud pour ne citer que ces revendications. Face à ces attentes, une seule réponse du ministère de l’Education : le dialogue.

Les syndicats autonomes ne s’en contenteront cependant pas : ils sont en attente de concret même s’ils applaudissent le procédé adopté par la tutelle qui s’engage désormais à signer des procès-verbaux sans se contenter de vagues promesses. Le ministre de l’Education aura certainement à vérifier que le dialogue est une vertu qu’il faudra cultiver lors de l’ouverture d’un des gros dossiers du secteur, à savoir la réforme. Abdelatif Baba Ahmed n’a pas caché son intention de procéder à un audit du processus de réforme du secteur.

Un secteur qui aura connu réforme et contre-réforme en un temps record. S’il ne s’agit pas de faire main basse sur tout ce qui a déjà été entrepris, il sera certainement question de remettre en cause des choix, des méthodes ou des pratiques. Les débats sur la réforme du secteur de l’éducation n’ont jamais été un long fleuve tranquille. Ils ont au contraire de tout temps été accompagnés de soubresauts. Signeront-ils la fin de la trêve ? Seul l’avenir est en mesure d’apporter la réponse…

N. I.