Un pas décisif pour le South H2, le futur pont énergétique entre l’Algérie et l’Europe

Un pas décisif pour le South H2, le futur pont énergétique entre l’Algérie et l’Europe
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Réunis à Vienne mardi, les ministres de l’Énergie et responsables économiques de plusieurs pays européens ont affirmé leur engagement à accélérer la concrétisation du projet “South H2 Corridor”, un gigantesque corridor énergétique reliant l’Algérie, la Tunisie, l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne.

Ce projet d’envergure, long de 3 300 km, représente une infrastructure stratégique pour la transition énergétique européenne. Il permettra d’acheminer de l’hydrogène vert produit en Algérie vers les principaux pôles industriels du continent, à des prix compétitifs, tout en consolidant la sécurité énergétique et les objectifs climatiques de l’Union européenne.

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Selon les participants à la sixième réunion du groupe de travail du projet, tenue dans la capitale autrichienne, le South H2 constitue un “axe vital et incontournable” pour atteindre les ambitions du plan REPowerEU, qui vise à réduire la dépendance énergétique de l’Europe et à augmenter l’importation d’hydrogène renouvelable. Le corridor devrait ainsi couvrir plus de 40 % des besoins d’importation d’hydrogène en provenance d’Algérie, selon les estimations du programme européen.

Le communiqué final du sommet a souligné la volonté commune des partenaires de renforcer la coordination politique, d’affiner la planification technique et d’accélérer la mobilisation des financements nécessaires. Les discussions ont également porté sur la création d’un cadre réglementaire commun pour faciliter la construction et l’exploitation transfrontalière de cette infrastructure.

Une coopération industrielle déjà en marche

Du côté des entreprises, les préparatifs s’intensifient. Les sociétés européennes impliquées – l’italienne SNAM, les autrichiennes Trans Austria Gasleitung (TAG) et Gas Connect Austria, ainsi que l’allemande Bayernets – travaillent déjà sur les études techniques et de faisabilité. La société italienne SNAM a d’ailleurs obtenu un financement de 24 millions d’euros de la Commission européenne pour la première phase de développement et les études de terrain sur le territoire italien, pour un investissement total de 48 millions d’euros à ce stade.

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Le South H2 s’inscrit dans une logique d’optimisation des infrastructures existantes du gaz naturel, en les adaptant au transport d’hydrogène renouvelable. L’objectif de ce projet est de garantir la sécurité énergétique de l’Europe tout en accélérant la décarbonation du secteur industriel. Selon les documents techniques, le projet permettra « de bâtir un marché intégré de l’hydrogène vert en Europe », grâce à une coopération renforcée entre les pays du Sud et du Nord du continent.

Les responsables présents à Vienne ont insisté sur la nécessité de créer un environnement réglementaire et financier attractif pour les investisseurs, tout en garantissant la transparence, la durabilité et la rentabilité du futur corridor énergétique.

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