Délocalisation d’un point de commerce, atteinte aux droits des habitants des tours Aadl, mais surtout agression de l’aspect urbanistique du centre-ville de la commune d’Annaba.
Tels sont entre autres les points soulevés tant par les commerçants d’El Hattab que les habitants des tours Aadl. En effet, sur décision de la mairie d’Annaba, les 150 occupants des stands du marché de vêtements d’El Hattab, sont transférés à la Tabacoop, avons-nous appris auprès de plusieurs d’entre eux. Les occupants de cet espace commercial ont été sommés de libérer les lieux dans un délai de 15 jours, ont fait savoir nos interlocuteurs, pour lesquels la nouvelle est tombée comme un couperet. Surtout que rien ne laissait présager une telle décision.
C’est dire, comme ont estimé les commerçants, des pères de familles en majorité, que «l’affaire a été traitée et préparée en catimini, pour éviter toute forme de contestation». Situation intrigante pour ces vendeurs qui se sont interrogés sur les zones d’ombre entourant la décision, notamment si l’on considère les travaux de réhabilitation engagés en 2013, par l’APC d’Annaba, suite à l’incendie qui avait ravagé la totalité des stands. «Ce n’était pas un acte isolé. C’était bien visé, car ce n’est pas catholique que trois des plus grands marchés de la ville d’Annaba aient été incendiés en l’intervalle de trois ans», s’est exclamé Billel, un commerçant. En effet, tous les espaces commerciaux, implantés respectivement sur d’importantes assiettes foncières et en plein centre-ville de la commune d’Annaba ont, comme par enchantement été ravagés par des incendies! Le dernier remonte à 2011, celui-ci justement pour lequel, une enveloppe financière a été débloquée, par l’APC d’Annaba, à l’effet de sa réhabilitation.
L’on se demande comment aujourd’hui, on s’amuse à approuver un tel projet. Ce dernier qui a, non seulement suscité la colère de plus de 160 commerçants, mais plus encore, celle des habitants des tours de l’Aadl, du bâtiment au multiblocs «batimet Lekteb» et les autres habitations d’El Hattab. Ces derniers s’insurgent contre la mise en place de ce parking de 16 étages. Un projet qui, selon les habitants des tours Aadl d’El Hattab, leur fermera la vue. «Ce n’est pas normal que l’APC autorise un parking à niveaux en plein centre-ville et à pas moins de 100 m du premier en cours de réalisation, celui du Centre d’affaires méditerranéen (CAM). Celui-ci nous a déjà bloqué la devanture de nos balcons et fenêtres et celui-la va nous étouffer encore plus», ont déclaré des habitants de tous les quartiers d’El Hattab. Ces derniers sont décidés à ne pas céder et interpellent M.Cherfa Youcef, wali d’Annaba, pour stopper ce qu’ils ont qualifié de projets de magouille. Dans une tentative de joindre le P/APC d’Annaba, pour de plus amples informations sur cette affaire, tous nos efforts sont restés vains. Par ailleurs et selon des informations nous apprenons qu’une «personnalité connue» est derrière cet investissement, approuvé par la wilaya, après consultation de la mairie… Selon nos sources, une réunion a été organisée au siège de l’APC d’Annaba, regroupant des représentants de la daïra, les services de sécurité et la direction du commerce pour étudier le plan d’occupation du sol (POS), où, il a été décidé de la faisabilité du projet. Ce dernier pourrait avec ses 16 niveaux, mettre fin au stationnement anarchique.
En effet, la situation aurait pu être satifaisante, dans le cas où cet «investisseur», propriétaire d’un terrain à la Tabacoop avait décidé de réaliser son projet sur son terrain au lieu de l’aménager pour y transférer les commerçants d’El Hattab. Puis «acheter» un terrain appartenant à la commune. Un parking à 16 niveaux aurait mieux vu le jour à la Tabacoop, soit à moins de 10 minutes du centre-ville. Voilà, là, une décision qui permettrait de donner une bouffée d’oxygène au centre-ville et décongestionnerait une armature urbaine étouffée, mais dégager surtout le centre-ville de ce trafic automobile. Pour l’heure, le projet de ce parking à niveaux est au coeur d’une polémique qui, à défaut d’une réelle prise en compte de l’unique doléance des commerçants et des habitants de la périphérie, risquerait de prendre des proportions démesurées.