Un parcours peu connu, un lieu de naissance énigmatique,Ould Khelifa : un nom et un homme… à l’ombre

Un parcours peu connu, un lieu de naissance énigmatique,Ould Khelifa : un nom et un homme… à l’ombre

Qui est alors Ould Khelifa ? Où est-il né ? Pourquoi autant d’ombre autour de cette question ? L’interrogation est d’autant plus légitime que l’homme en question se place en troisième position dans la hiérarchie des responsabilités de l’État.

Installé samedi dernier à la présidence de l’Assemblée nationale et devenu, du coup, le troisième homme de l’État, Mohamed-Larbi Ould Khelifa, qui a été désigné pour occuper ce poste à la toute dernière minute, reste une énigme. Mais son lieu de naissance est aussi une énigme. En effet, ce détail est absent de sa biographie officielle. Âgé de 74 ans, le président de l’APN serait né à Tizi Ouzou, selon la Télévision nationale qui en a dressé le portrait. Il serait, selon d’autres sources, né à Béjaïa où sa famille, originaire de l’est du pays, était venue s’installer avant de la quitter pour Constantine. D’autres sources encore indiquent simplement qu’il est né en Kabylie. Et ce n’est pas fini : un membre du BP du FLN, ancien député, avait affirmé que le nouveau président de l’APN est né à Souk-Ahras, la région d’origine de l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, qui était le plus pressenti à ce poste. Du coup, on ne sait plus, dans cette magnifique confusion, où est né le troisième homme de l’État.

On n’en saura pas beaucoup plus sur le parcours de M. Ould Khelifa et on n’apprendra que des bribes sur les fonctions qu’il a eu à occuper. Ainsi, il était secrétaire d’État chargé de la Culture et des Arts populaires ainsi que secrétaire d’État à l’Enseignement secondaire et technique dans les deux gouvernements Abdelghani entre 1980 et 1984.

Il était président du Haut-Conseil de la langue arabe et auteur de plusieurs livres, dont La Révolution algérienne : données et défis en 1969, Colonisation de peuplement de l’Algérie en 2005 et son dernier ouvrage, paru en 2011, sous le titre Constats des mutations et des déclins.

Spécialiste de la langue arabe, docteur, Ould Khelifa est, cependant, un parfait polyglotte. Il maîtrise en plus de l’arabe et du kabyle, le français, l’anglais et, paraît-il, parle même le farsi qu’il a appris en Iran où il était ambassadeur. Sa carrière diplomatique se résume à deux postes d’ambassadeur en Iran et au Yémen. “Lisse”, presque effacé, consensuel, il est aussi discret. Y compris au FLN. Cadre du parti, mais pas connu dans les guerres intestines qui secouent le parti ces dernières années. Pourtant, il a bien fait partie du comité exécutif du FLN de 2005 à 2010. Le comité exécutif a été mis en place par les redresseurs après le débarquement d’Ali Benflis.

Qui est alors Ould Khelifa ? Où est-il né ? Pourquoi autant d’ombre autour de cette question ? L’interrogation est d’autant plus légitime que l’homme en question se place en troisième position dans la hiérarchie des responsabilités de l’État. L’énigme sera un jour elle résolue ?

D B