L’intolérable vient d’être commis par un de ces salafistes que le pouvoir a couvé ces dernières années.
Kamel Daoud, chroniqueur et écrivain, est la cible d’une fatwa sur le réseau social facebook rédigée par un certain Abdelfattah Hamadache. Ce sinistre personnage est un des fondateurs d’un parti non agréé, le Front de la Sahwa islamique salafiste libre. Cet ignoble appel au crime vise nommément le chroniqueur Kamel Daoud qu’il qualifie « d’apostat » et de « sionisé ». Il justifie son appel au meurtre sous prétexte que Kamel Daoud est un ennemi de l’islam, qui critique « Allah » et le « Coran ».
Le précédent est grave. Extrêmement grave. Cet acte est un défi à l’autorité ou ce qui en reste. Il signe aussi la défiance de ces obscures boutefeux qui officient dans les mosquées, les écoles, certains médias sans aucune impunité. La corporation journaliste a déjà payé un insupportable tribut pendant la décennie rouge. Le souvenir des sicaires des Groupes islamiques armés sont encore vivaces. Plus de 100 journalistes ou salariés de la presse ont payé de leur vie cette liberté de travailler dans le secteur.
Une pétition signée par plusieurs personnes en appelle aux « ministres de la Justice et de l’Intérieur à enclencher des poursuites contre ces appels aux meurtres qui nous rappellent les pires moments de l’Algérie face au GIA et nous exprimons notre entière solidarité active avec l’écrivain Kamal Daoud ».
C’est une première action. Mais il faut plus que jamais se dresser contre cette incitation au meurtre.
Se taire aujourd’hui, c’est cautionner cet ignoble appel à tuer un homme pour ses idées et par-là même donner la permission de fermer les portes de la liberté en Algérie.
Hamid Arab
Ci-dessous la lettre de menace