Le système de santé de la bande de Gaza a reçu un précieux coup de pouce fin décembre avec la première ouverture d’un hôpital depuis 10 ans. Deux autres sont programmées cette année.
Après cinq ans de travaux et d’interminables délais dus aux guerres et aux restrictions imposées par Israël et l’Egypte aux importations de matériaux de construction, l’Hôpital Indonésien a ouvert ses portes le 27 décembre et soigne depuis 250 patients par jour.
Financé par une ONG indonésienne, qui a apporté 9 millions de dollars, l’établissement est construit sur les hauteurs du camp de réfugiés de Djabalia, à la périphérie de la ville de Gaza.
Il offre ses services aux 300’000 habitants du nord de la bande de Gaza, une zone durement touchée par les bombardements israéliens en 2014.
Scanner
L’hôpital dispose d’un scanner, un équipement rare à Gaza, et de 110 lits – contre 62 dans le vieil établissement local -, ce qui va permettre d’améliorer la qualité des soins dans l’enclave, assure le responsable des relations publiques de l’établissement, Mouaïn al Masri.
La bande de Gaza ne compte qu’une trentaine d’hôpitaux et cliniques pour deux millions d’habitants, soit un ratio de 1,3 lit pour 1000 habitants, selon la Banque mondiale, alors que celui-ci s’élève à 3,3 en Israël et 5,4 dans l’Union européenne.
Prothèses pour les amputés
Faute de matériel et de personnel médical spécialisés, les blessés ou malades les plus graves doivent être transportés en Israël ou en Egypte, qui n’acceptent les Palestiniens qu’au compte-gouttes, souligne Achraf al Kidra, porte-parole du ministère palestinien de la Santé.
« Les nouveaux hôpitaux vont jouer un rôle important pour améliorer la santé à Gaza », promet-il. Le ministère paie les 400 employés du nouvel hôpital de Djabalia en vertu d’un accord entre l’Autorité palestinienne et le Hamas, qui contrôle l’enclave.
Outre l’Hôpital Indonésien, un établissement spécialisé dans les prothèses orthopédiques – pour lesquelles il existe une forte demande à Gaza en raison des amputations résultant des conflits militaires successifs – doit ouvrir ses portes cette année. Sa construction a été financée par le Qatar.
L’ouverture d’un troisième hôpital, construit par la Turquie, est aussi programmée.